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| Les formidables aventures de Potiron et Carottes | |
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Potiron Humain
Messages : 24 Date d'inscription : 03/09/2007 Localisation : Irigny
Feuille de personnage Nom du personnage: argent possédé:
| Sujet: Les formidables aventures de Potiron et Carottes Lun 3 Sep - 16:14 | |
| Bon, j'ai créé ce sujet pour vous faire parvenir en exclusivité le chapitre 2 d'une très vieille série que j'écrivais lorsque j'avais votre âge. Elle met en scène une sombre organisation, une Inquisition contemporaine ! Tout l'intérêt de ce chapitre pour vous est que j'y fais apparaître, outre moi-même dans le rôle d'un Maître Inquisiteur complétement mégalomane, l'aimable Raphy. Bref, voici un produit 100% jeunesse de Potiron et Carotte :
Chapitre II des Chroniques Inquisitoriales...
- Le Démon Jaspar Satanas devait avoir quelque chose d’extrêmement important dans les environ de la cathédrale. Sinon, il n’aurait jamais pris le risque de s’incarner dans une personne que nous soupçonnions déjà de magie noire, et cela, dans un édifice sacré, seul endroit où nous pourrions le détruire définitivement ! Ainsi parle Maître Vicky à l’un de ses acolytes. Le Grand Pontife est assis dans un somptueux fauteuil, au milieu d’une pièce restreinte mais à la hauteur impressionnante parsemée de statues religieuses à l’aspect sévère. L’architecture y est de style gothique. - Que l’on recherche dans les manuscrits d’avant le grand schisme une mention d’une quelconque prophétie ou malédiction concernant Jaspar. Je veux savoir pourquoi il a prit de tels risques ! continue Maître Vicky de sa voix cassante. - Bien Maître ! réponds l’acolyte. Autre chose : Nous avons obtenu des résultat en ... « interrogeant » Stanislas Von Blablaberg. - Enfin ! Alors faites-le entrer ! L’acolyte ouvre la porte de fer incrustée d’obsidienne et laisse entrer deux Inquisiteurs courbés et invisibles sous leurs bures. Ils traînent derrière eux un vieillard couvert de bleus et d’atroces brûlures. Maître Vicky se redresse et ajuste ses lunettes noires. Il s’adresse ensuite au prisonnier : - Stanislas Von Blablaberg, vous étiez en 1944 l’un des plus hauts fonctionnaires du camps de concentration de Buchenwald. A la fin de la guerre, vous avez réussi à fuir les tribunaux internationaux en vous réfugiant en Bolivie. Vos supérieurs nazis vous chargèrent d’étudier officieusement les internés afin de découvrir leurs éventuelles capacités paranormales. Nous savons que vous avez beaucoup appris des rabbins qui sont passés entre vos griffes, et je pense que vous possédez la formule pour la création d’un golem : C’est pour cela que vous êtes ici ! L’ancien nazi opine de la tête. D’un geste, Maître Vicky congédie ses acolytes. Puis, il se tourne vers Von Blablaberg et murmure fermement : - Faites-moi un golem ! Stanislas a un moment d’hésitation. Il regarde son visage dans les lunettes du Grand Pontife et se dirige finalement vers un gros tas de terre glaise, qui a été emmené en même temps que lui. Deux heures durant, il façonne un homme dans la terre, s’arrêtant plusieurs fois pour prononcer des formules hébraïques. Enfin, il a fini et trace sur le front du golem le nom de Dieu dans la langue israélite. L’Inquisiteur a l’air content du résultat. Il appelle et les trois acolytes entrent et s’emparent de Von Blablaberg. Celui-ci demande d’une voix roque : - Mais qu’allez-vous faire de moi ? - Il ne tient pas à nous, pauvres mortels, de te juger pour tes crimes. Seul le tribunal divin le peut. Un rictus mauvais tords la bouche de Maître Vicky. Brûlez-le ! Les cris de Stanislas résonnent quelques temps, puis le silence revient. Le Grand Pontife Inquisiteur observe le golem. Il est grand et dégingandé. Le nazi a complètement raté sa coiffure qui ressemble à une brosse pour tapis. - Réveilles-toi, golem, dit Maître Vicky Le golem ouvre les yeux et baille bruyamment. Il regarde autour de lui en se grattant la tête d’un air absent. - Désormais tu t’appelleras Raphy, golem, et tu es à mes ordres, ricane le Grand Pontife. - Ah bon. Rétorque Raphy le golem qui apparemment s’en fiche éperdument. La créature se cure les oreilles et va s’avachir plus loin, le derrière sur la tête d’une statue de St George. - Si tu fais ta mauvaise tête, je prononcerais une formule, et hop, bonjours le tas de glaise ! Tu m’entends golem ? précise l’Inquisiteur passablement irrité. - Hum ! grogne Raphy, d’accords, d’accords. Mais là, vous ne m’avez rien demandé, alors j’peux pioncer, non ? - Bon, je vois, se résonne Maître Vicky qui sent son calme disparaître rapidement. Le nazi est allé un peu vite, et tu es donc un peu brouillon. Je ferais un autre golem quand j’en aurais le temps. Au fait, Raphy, n’oublie pas que si je meurs, tu retombes en poussière : c’est moi qui t’es réveillé ! Cette phrase parait surprendre le golem qui sort de sa torpeur. - Zut alors, ronchonne Raphy. Dans ce cas, pouvez-vous m’apportez la statuette de St Augustin qui est juste derrière vous ? Intrigué, le grand Pontife s’exécute. Le golem prends la statuette et arrache du derrière du saint un petit rond plat qu’il écrase avant de l’avaler. Il émet un petit rot et s’endort. Maître Vicky reconnaît avec horreur une micro-bombe. Celle-ci était prête à exploser et si Raphy ne l’avais pas engloutie, l’inquisiteur décorerait les murs à l’heure qu’il est. Le grand Pontife réfléchit très vite. Beaucoup de personne souhaitent sa mort, mais ce coup là était signé Frère Lilian. Celui-ci est en effet le second membre le plus influent de l’Inquisition, et il regarde la place de Maître Vicky avec un peu trop d’intérêt. Des gouttes de sueur froide coulent sur le front de l’Inquisiteur : seule une personne aurait pu installer cette micro-bombe pendant son dialogue avec le golem sans qu’il s’aperçoive de rien. Maître Vicky se jette sur le sol et des fléchettes se plantent là où il se tenait une seconde plus tôt…
Voilà ! Cette chamante saga comporte à ce jour quelques 17 épisodes et quelques bonus écrits durant mes années de Lycée. C'est à se demander quand je trouvais le temps pour travailler... | |
| | | Potiron Humain
Messages : 24 Date d'inscription : 03/09/2007 Localisation : Irigny
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| Sujet: Re: Les formidables aventures de Potiron et Carottes Mar 4 Sep - 14:43 | |
| Sur votre demande, voici donc le Chapitre 1 des Chroniques Inquisitoriales. Âmes sensibles s'abstenir. Je me permet de rappeller que toutes les événements et considérations de ce texte sont à prendre au second degré. Sur ce, bonne lecture... C’est la nuit. Trois personnages montent les marches du parvis de cathédrale. Ils marchent de front et d’un pas déterminé, presque inquiétant Ils sont tous habillé de longues toges de bure, le capuchon rabattu sur la tête. Le premier marche un peu en avant des autres. Sa robe est de couleur rouge et elle est doublée d’hermine. De lourd pendentifs et des crucifix pendent autour de son cou. Malgré l’obscurité il porte des lunettes noires. C’est Maître Vicky. Le second est plutôt maigre. Il dégage une aura de danger car ses yeux injectés de sang observe sans relâche les alentours. A sa ceinture, il porte toutes sortes de fioles. Il est Frère L*** Le troisième est entièrement dissimulé sous sa capuche. Seules de longues touffes de cheveux bouclés le trahissent. On le nomme Frère S***. Ils entrent dans l’édifice et se dirigent de suite vers le cœur de la Sacristie. Seules quelques personnes sont assises sur les bancs, plongés dans la prière. Un homme, le prêtre apparemment attends les nouveaux venus devant l’autel. Maître Vicky s’adresse brutalement à lui : - Bonjour Père Christophe, nous avons de sérieux doutes vous concernant. Veuillez nous suivre. Nous sommes les armes de Dieu. Les deux autres inquisiteurs s’approche en tenaille du prêtre. Celui-ci semble complètement affolé. Il cherche du regard une aide fictive, et comprenant qu’il est pris au piège, il recule. Le visage ridé de l’homme d’Eglise se métamorphose. Ses yeux deviennent rouges, sans pupilles, ses joues gonflent et tout son être irradie le Mal. Il semble être un autre homme. - Vous êtes passé à l’action plus tôt que je ne l’avait prévu, Maître Vicky ! Aucune importance, vous ne me retarderez pas bien longtemps ! Disant cela, il plaque ses mains contre la colonne à laquelle il est adossé. - Le prêtre était possédé, chuchote Frère S***, menaçant. - Vous aviez raison, Maître Vicky ! murmure Frère L***, c’est Jaspar Satanas. Tu es perdu, immonde créature, accepte à présent ta destruction par le feu purificateur ! Maître Vicky soulève sa bure et découvre un lance-flammes qu’il arme d’un bruit sec et soulève à bout de bras en direction du Démon. Le possédé, qui à présent, possède complètement les traits de les traits de Jaspar pousse un long hurlement inhumain qui se termine dans un éclat de rire grave d’outre tombe. D’un bond prodigieux , il se propulse jusqu’au plafond de la cathédrale et s’enfuit en se balançant de colonne en colonne, poussant des ricanement gutturaux. Maître Vicky tire au lance-flammes mais il manque sa cible de peu et flambe une vierge Marie. - Frère L***, prenez-le par l’extérieur ! ordonne-t-il d’une voix posée, Frère S***, comme d’habitude : pas de témoins. En effet, plusieurs personnes ont cessé de prier et ont observé l’horrible confrontation. Frère S*** sort de sa bure une kalachnikov de calibre 47 et mitraille impitoyablement l’assistance effarée. Beaucoup s’affalent sur leur siège, éructant de la bave ensanglantée. Certains, comprenant trop tard ce qui leur arrive, tentent de fuir. Mais Frère S***, après la première salve, recharge lentement… Maître Vicky est déjà au-dessus du sol. Sa toge gonflée par la vitesse, il suit le Démon, accroché aux chaînes qui maintiennent les chandeliers. Le possédé est habile à éviter les flammes que l’Inquisiteur lui décoche chaque seconde. Il bifurque dans le couloir menant aux appartements du prêtre, mais soudain, il se lâche, tombe du plafond, et brise de sa force surnaturelle une lourde dalle en pierre qu’il traverse, découvrant un trou noir. Maître Vicky n’a pas un moment d’hésitation. Il lâche son lance-flammes et saute à la suite de Jaspar Satanas dans le gouffre. Il s’empare d’un fusil mitrailleur chargé de balles en argent, et tout au long de sa longue chute à la suite du possédé, il tourne sur lui-même en tirant. Dans le noir, des cris d’agonie bestiaux et immondes lui parviennent, et enfin, d’un salto, il se remet à l’endroit et atterrit sur ses pieds, son arme pointée devant lui. Il est dans un couloir, illuminé par des torches. Devant lui, le prêtre possédé, l’écume aux lèvres est méconnaissable. Il semble prêt à attaquer. L’Inquisiteur arrache l’un des crucifix qui pendent à son cou et le brandit. - Vade Retro, Haeresis ! Christus est ! Sanctus est ! Le Démon recule, rugit. Maître Vicky sent derrière lui des présences. Il se colle au mur alors qu’un jet de bave acide frôle son dos. Deux monstres humanoïdes à la peau suintante violette l’attaquent. L’Inquisiteur se baisse et roule vers l’autre mur. Il agrippe l’une de deux créatures, et supportant la douleur de ce contact impie, il enfonce son fusil dans un orifice de la tête et appuis sur la détente. D’un autre retournement, il cloue l’autre monstre par terre au moyen d’un crucifix à la pointe tranchante. Puis il reste immobile, écoutant les infâmes gargouillis de ses assaillants. Il relève enfin la tête : plus trace de Jaspar. Le possédé débouche dans une coure pavée qui donne sur un parc publique. Il court, secoué de temps en temps de spasmes. Son rire démoniaque emplit l’atmosphère. Il se croit hors d’atteinte. Soudain, un bruit d’éclat de verre. Frère L*** vient de passer à travers le vitrail, et chute d’une hauteur démesurée, un pieu serré entre les mains. Il atterrit directement sur le dos du fuyard et enfonce son arme. Le Démon fait une ruade et le pieu vient se planter dans la cuisse de Jaspar. L’Inquisiteur est envoyé contre une grille, mais il s’en sert comme tremplin et revient heurter son adversaire de plein fouet. En haut de la cathédrale, à travers le vitrail brisé, Frère S*** ajuste son angle de tir. Mais mû par une soudaine intuition, Frère L*** se couche et la balle du fusil sniper lui passe au ras du crâne. Il regarde en direction de Frère S*** d’un air haineux ; leur chasse ne réfrène pas les ambitions de son subordonné. Jaspar profite de ce délai pour franchir la grille du parc avant d’être atteint d’un nouveau tir de Frère S*** qui a changé de cible. Frère L*** fléchit les jambes et d’un saut titanesque, rattrape le possédé. Il vide sur son corps une fiole d’eau bénite et Jaspar se crispe de douleur. Sa peau aspergée du saint liquide se craquelle et fume. Frère L*** l’immobilise en le prenant à la gorge et tamponne son front d’hostie. Le démon hurle : - Ne tue pas mon hôte ! Je peux t’apprendre des choses ! Le Grand Pontife Inquisiteur, Maître Vicky, n’est plus aux ordres du Vatican depuis des décennies, au contraire de ce qu’il fait croire ! L’Inquisition est sous les ordres d’un despote ! Beaucoup de tes confrères sont corrompus et pactisent avec les Démons, dont moi ! Je peux te donner les noms ! Frère L*** a un sourire ironique et cruel, Sa barbe noire le rend terrifiant. - Crois-tu que j’ignorais tout cela ! L’Inquisition n’est qu’un fruit pourri qui attend qu’on le cueille ! Dis-moi plutôt pourquoi tu étais ici, Jaspar Satanas ! Le Démon se débat et parvient presque à se libérer. En désespoir de cause, Frère L*** décapite le possédé et met le feu à son cadavre. Frère S*** s’approche, un magnum à la main. Les phalanges de Frère L*** se crispent sur son arme. - Vous l’avez tué ! Vous savez pourtant que l’hôte est mort, mais le Démon est retourné à son plan. - La seule façon de détruire définitivement Jaspar Satanas aurait été de le brûler dans l’église. Nous ne pouvions plus le forcer à y retourner. Il était plus sûr d’en finir. Maître Vicky s’apprête à sortir de la cathédrale. Il a ouvert la grande porte et récupéré son lance-flammes. Un bruit de pas se fait entendre. C’est un jeune homme : - Monsieur le moine ! Monsieur le moine ! Regardez derrière vous ! C’est un carnage ! On les a tous tué ! Il faut avertir la police ! Vous m’entendez, monsieur le moine ? Maître Vicky se retourne. Le jeune homme se reflète dans ses lunettes noires. Froidement, l’Inquisiteur projette son crucifix pointu qui se plante entre les deux yeux du jeune homme. Il s’écroule. - Je suis désolé, prononce Maître Vicky d’une voix glaciale, mais je n’aime pas être traité de moine. De plus, je suis particulièrement énervé. Toutes mes excuses. Lorsque les trois hommes quittent la cathédrale, celle-ci est un gigantesque brasier dans la nuit. Je remets le plat pour le chapitre 3 ? | |
| | | Potiron Humain
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| Sujet: Re: Les formidables aventures de Potiron et Carottes Mer 5 Sep - 13:18 | |
| Chapitre 3 des Chroniques Inquisitoriales : Où l'on découvre la Scisition...
« Nul n’arrête l’Inquisition en marche ! » Cette menace cinglante lancée à la face du monde il y a de cela huit siècles résonnait toujours dans les souterrains s’étendant sous la ville. Quelque part dans ce dédale secret dont personne, y compris les plus hauts Pontifes, ne possédait un plan exhaustif, se trouvait la Scisition, la plus grande bibliothèque de Théologie du monde entier. Se trouvaient entreposés sur des kilomètres l’ensemble des ouvrages sur les dogmes religieux, les croyances et superstitions, sur la Manipulation, l’Hypnotisme, ainsi que sur toutes sortes de sciences occultes existantes ou ayant existées en plus de 345 langues vivantes et 9000 langues mortes. Les rayonnages de cet ensemble titanesque formaient des labyrinthes tortueux dans lesquels il valait mieux ne pas s’aventurer sans un guide. Entrait dans le halle de la Scisition qui voulait, enfin…qui pouvait. En effet, il fallait déjà connaître l’une des portes menant à ce sanctuaire de la connaissance, puis il fallait franchir ces portes, sachant que les plus faciles à trouver était soit entourée par un lac de lave, soit ensorcelée, soit encore immense et ne pouvant s’ouvrir que sous la force de Quinze hommes. Bien sûr, il existait bon nombre de passages secrets et de portes camouflées menant à la Scisition, mais il fallait être Inquisiteur depuis une éternité pour en connaître, n’en serait-ce que deux ou trois. L’Archidiacre Frère L*** tira la barbe d’une statue de Saint Christophe. Un bruit d’eau se fit entendre dans les murs, et le mécanisme hydraulique fonctionna. Un pan de mur se souleva, découvrant un passage. Frère L*** s’y engagea et entra dans la Scisition. Un jeune novice aux cheveux hérissé et à la mâchoire pointue, Frère Boris, le vit surgir du mur, et pensant tenir là une aubaine, se cacha derrière un pan d’archives. Frère L*** fit semblant de ne pas l’avoir aperçu et s’éloigna, laissant le passage ouvert. En réalité, l’Archidiacre contourna un rayon, et observa le Novice Boris. Celui-ci regardait dans la direction où Frère L*** était parti. Croyant avoir le champ libre, le Novice trépigna d’une joie naïve, et s’engouffra dans le passage, espérant trouver son mécanisme. Pour un simple novice, connaître un secret de Classe 14, comme cette porte cachée, assurait une promotion rapide. Frère L*** esquissa un sourire carnassier, s’approcha de l’entrée et referma le mur derrière Frère Boris. Pour sortir de là, il lui faudrait connaître l’un des deux mécanismes d’ouverture des passages qui cernaient ce couloir secret. L’Archidiacre L*** se promit de retourner voir le squelette du novice dans quelques mois. La Scisition avait un responsable. Aussi étonnant que cela puisse paraître, quelqu’un avait subsisté à trois changements de Grands Pontifes en conservant sa place. Frère A*** mêlait pour cela deux stratégie : la neutralité totale et la chance. En effet, Frère A*** ne cherchait pas le pouvoir : au milieu des luttes internes de l’Inquisition, il se contentait d’exprimer quelques remarques ironiques. Lorsque Frère L*** arriva en vue du Responsable de la Scisition, celui-ci aidait un sous-diacre à chercher un ouvrage précis sur les lycantropes. Lorqu’il eut trouvé le livre en question, Frère A*** le retira de son rayon, et sans l’ouvrir, le tendit au sous-diacre. Puis, le Responsable se tourna vers l’Archidiacre : « - Benedictus es ! Archidiacre, puis-je faire quelque chose pour vous ? » Alors qu’il prononça ces paroles, le sous-diacre qu’il avait précédemment aidé ouvrit le traité sur les loups-garous. Immédiatement, le livre explosa, arrachant la tête du malheureux sous-diacre. Frère A***, qui avait appris à ne jamais ouvrir un livre destiné à un autre, et qui restait à une distance raisonnable de toute cible potentielle ( c’est à dire de tous les Inquisiteurs ), eut seulement la capuche rabattue sur la figure par le souffle de l’explosion. Après avoir observé un moment les restes dispersés du sous-diacre, le Responsable de la Scisition dit d’une voix admirative : « - Belle performance ! Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu une telle maîtrise dans le dosage de nitroglycérine ! - Il va y avoir un nouveau sous-diacre, prophétisa Frère L***, qui était le subalterne direct de ce truc éparpillé ? - Un simple novice, répondit Frère A***. Je crois qu’il se nomme Frère Jean Valfion. - Frère Jean ! s’exclama l’Archidiacre, Mais j’en ai déjà entendu parler ! Il ira loin ce petit ! Enfin, j’espère pour lui qu’il n’ira pas trop loin… » Le ton de l’Inquisiteur s’était teinté d’une nuance menaçante. « - De quel livre m’aviez-vous parlé ? Questionna Frère A*** en évitant de prendre parti. - Un livre de démonologie intitulé « De Satanis Mysteriis ». - Très bien, Je vois ce que c’est, suivez-moi. » Et le Responsable de le Scisition s’enfonça dans la jungle de livres poussiéreux. Ils marchèrent une petite demi-heure dans l’atmosphère inquiétante des allées, éclairées par de rares bougies, où ils rencontraient à intervalles réguliers de sombres formes plongées dans de pesants volumes. Ils croisèrent même un Novice qui les supplia à genoux de lui montrer la sortie. « - Pitié, hurlait-il en s’accrochant à la bure des passants, je vais crever ici ! Ca fait deux semaines que je reviens toujours au même rayonnage en essayant de sortir de cette maudite bibliothèque ! » Frère A*** lui répondit poliment : « - Je suis désolé, mais si vous souhaitez un guide, il faut vous adresser au portier de l’entrée principale. » « - Mais je ne sais pas où elle est ! Pleurnicha le Novice. « - Faites moins de bruits, rétorqua Frère A***, Vous êtes dans un lieu d’étude ici ! » Et ils continuèrent leur chemin, sans prêter plus d’attention aux cris du Novice. Enfin, ils stoppèrent devant une bibliothèque pleine à craquer, et si vieille, que le bois était vermoulu. Le Responsable de la Scisition montra à l’Archidiacre un emplacement vide. « - Apparemment, quelqu’un a déjà emprunté l’ouvrage que vous recherchez. » Frère L*** resta coi quelques instants, puis demanda d’un ton acide le nom de celui qui l’avait devancé. « Cela n’engage à rien de vous le donner, murmura Frère A*** en fouillant dans son calepin, il s’agit de…du Technoprêtre Frère S***. » « Dans ce cas, ne vous dérangez pas, grinça Frère L***, je vais de ce pas lui demander de me prêter ce livre… » To be continued... | |
| | | Potiron Humain
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| Sujet: Re: Les formidables aventures de Potiron et Carottes Jeu 6 Sep - 22:04 | |
| Chapitre 4. J'aimerais préciser quelque chose avant la lecture. Vous remarquerez que dans cet épisode, je réutilise quelques éléments de la religion chrétienne en les déformant pour créer un effet comique. En aucun cas je ne me moque d'une croyance et d'une religion : c'est justement mon interprétation, volontairement grossière et ridicule de la cosmogonie chrétienne, qui, comparée aux croyances personnelles et respectables, crée le rire. Sur ce, bonne lecture...
Les archanges siégeaient autour d’une table rectangulaire. Devant chacun d’eux, une petite pancarte signalant son identité. « Saint Daniel, régisseur des miracles », « Saint Pierre, executive management », « Jésus, représentant publicitaire » etc… Une plaquette dorée sur laquelle on pouvait lire « Conseil de présidence du Paradis » était affichée à l’entrée. Un jeune ange légèrement vêtu passait parmi les archanges en distribuant des rafraîchissements. Au bout de la table, le fauteuil devant lequel était placé la pancarte « Dieu, Président Directeur Général » était vide. Un claquement furieux de porte se fit entendre et un homme en toge blanche, portant une longue barbe de la même couleur entra dans la salle. Il s’assit, regarda les archanges qui avaient cessés net leurs discussions, se racla la gorge et réclama un cigare à la jeune ange. Même Jésus, habillé en baba des sixties, arrêta de se balancer sur sa chaise, écrasa son joint sous la table et adopta une attitude sérieuse. « - Alors, gronda le PDG du Paradis, j’apprends que l’affaire de la prophétie n’a pas été réglée ! Un silence oppressant suivit ces premières paroles. « - Je récapitule l’affaire. poursuivit le vieux barbu, Une prophétie millénaire que ni les hommes ni Satan et sa clique de bras cassés ne doivent connaître et dont nous pensions avoir effacé toutes les traces sur la Terre s’avère avoir été relaté dans un bouquin au Xéme siècle par un démonologue vaseux. Or, où se trouve ce livre maintenant ? Entre les mains de fous intégristes qui se prétendent mes plus fidèles serviteurs, mais qui n’hésiteraient pas à se servir de leur découverte ! Brillant, messieurs ! Brillant ! J’attends vos propositions ! - Je tiens à préciser, intervint un archange en costume trois pièce, que mes services s’occupent depuis un bon moment du cas Jaspar ! La surveillance de l’Inquisition est une charge de Saint Grégoire ! » A ces mots, tous les archanges, à l’exception de Saint Grégoire hochèrent vivement la tête, espérant détourner d’eux le courroux divin. L’inculpé, en costume blanc classique du Paradis, repoussa sa chaise et protesta : « - Comme je l’ai déjà dit, je manque d’effectif ! L’Inquisition n’était pas notre problème numéro un et… - Et bien elle l’est devenue Grégoire ! le coupa Dieu. Ce que je veux à présent, ce ne sont pas des excuses, mais des solutions ! - Ce qu’il faudrait, diagnostiqua Saint Pierre en rehaussant ses lunettes de presbyte, c’est envoyer un commando pour reprendre ce bouquin, sans pour autant s’impliquer dans cette affaire pour que les démons ne s’aperçoivent de rien. » Un silence suivit cette proposition, on entendit juste Jésus souffler à Saint Christophe : « - Ca veux dire quoi « exécutive management » ? » - J’ai l’ange qu’il nous faut ! dit Saint Grégoire soucieux de se racheter. Un Séraphin de grade 2, incarcéré pour violence sur mortels, nommé Cyril. Il sera discret, « efficace », et si quelqu’un commence à remonter jusqu’à nous, on pourra toujours couper nos communications avec lui ! Le projet fut accepté à la majorité, et l’on passa au débat sur l’augmentation du salaire des cupidons. Le Technoprêtre Frère S*** travaillait en son Technolaboratoire. La salle entière était emplie de machines tournantes et grinçantes. Ca et là, des plans de différentes sortes : nouvelles armes à feu à l’aspect redoutable, bûchers plus performant, pièces détachées de plusieurs modèles de sniper. Les parchemins qui abondaient aussi bien sur le sol que sur les tables étaient couvertes de symboles mathématiques. Au milieu de tout cela circulait une silhouette en robe de bure, à la masse de cheveux bouclés qui arrêtait de temps en temps ses calculs pour vérifier le bon état de marche de son Technolaboratoire. Un acolyte ce présenta bientôt et annonça d’une voix respectueuse : « - Technoprêtre, l’Archidiacre L*** demande à vous voir. Peut-on le faire entrer ? » Frère S*** ne se détourna même pas de sa tâche. « - Gardez-vous en bien, acolyte ! Dites-lui que je suis en voyage au Vatican ! Que personne ne me dérange à présent ! » L’acolyte allait saluer lorsqu’un effroyable craquement se fit entendre derrière lui. Un trou béant s’était formé dans la porte en acier du Technolaboratoire, et deux hommes s’avançaient vers le centre de la pièce. Il s’agissait de l’Archidiacre Frère L***, un pulvérisateur à protons fumant dans la main, et de son acolyte, un petit être difforme, à l’aspect hideux, dont la vocation était d’être sonneur de cloche et qui répondait au nom de Guillaume. Frère L*** avait bien tenté de lui expliquer qu’il ne servait à rien de sonner des cloches lorsqu’on habitait un souterrain, le misérable ne voulait pas en démordre. Et comme le pauvre diable était très fidèle et savait manier à la perfection le cutter, l’Archidiacre l’avait généreusement gardé à son service. « - Votre voyage au Vatican a été écourté, Technoprêtre ? Ironisa Frère L*** d’un ton sec. Cela tombe bien : je vous prierai de me remettre séant un certain livre dont vous n’auriez pas du vous préoccuper. » Frère S*** n’attendit pas d’avantage et plongea derrière l’une de ses machines tandis que son acolyte se faisait laminer au cutter par le Sonneur Guillaume. D’un tir de pulvérisateur, l’Archidiacre détruisit le quart de la salle. Il courut lui aussi se mettre à couvert derrière un prototype d’un Saint Char de Combat. Juste à temps, car une trappe aux profondeur abyssales s’était ouverte là où il se tenait il y avait quelques instants. Les deux Inquisiteurs se toisèrent, mais avant que le duel ne débute, une explosion de lumière bleue les éblouis. Ils mirent quelques instants à réhabituer leurs yeux à la vue et fixèrent le nouvel arrivant (Sauf Guillaume qui continuait à s’acharner sur le corps de sa victime). Un ange aux ailes d’un plumage de nacre lévitait à quelques mètres du sol. Il dégageait une aura de lumière blanche. Il était assez gras, les yeux bleus, les cheveux blonds rasés. Sur son visage s’affichait un sourire niais ayant pour but de mettre en confiance. Il parla d’une voix de bronze : « - Dieu soit avec vous, braves inquisiteurs ! Cessez là vos querelles et soyez bénis ! Réjouissez-vous de pouvoir m’aider dans la mission que me donna le Seigneur ! (Le visage du Séraphin se durcit soudain et il ordonna d’une voix autoritaire) Filez-moi le bouquin ! - L’emplumé arrête sa comédie, et tout le monde reste gentiment à sa place. En échange, je vous promets à tous le Paradis ! » Cette voix était celle d’un homme en riche tunique, au visage figé, portant des lunettes noires qui reflétait l’étrange scène : le Grand Pontife Inquisiteur, Maître Vicky ! Il portait dans chaque main un magnum. A ses côtés, un être qui paraissait fait de terre glaise, immense et à l’air absent. « - On va bastonner patron ? demanda le golem Raphy. - Dieu seul le sait, mon fils, répondit Maître Vicky. » Le Séraphin Cyril sortit de sa tunique blanche une arbalète. Tous les doigts de la salle se crispèrent sur une arme. Le premier à tirer déclencherait l’holocauste.
To be continued... | |
| | | Potiron Humain
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| Sujet: Re: Les formidables aventures de Potiron et Carottes Sam 8 Sep - 14:30 | |
| Voici le Chapitre 5 des Chroniques Inquisitoriales (Tremblez, mortels...). Je me souviens avoir divulgué une information en laissant ma bande lire cet épisode, à savoir que "quelqu'un meurt"... Tatsammmm.... Après avoir fait monté le suspens à un niveau insoutenable, je vous invite à vérifier cette terrifiante déclaration...
« La recherche du pouvoir peut tout justifier, sauf l’échec ! » Tel était la devise des hauts dignitaires de l’Inquisition. Ils y étaient restés fidèles toute leur vie, et en cet instant critique, elle animait leur volonté. Le ronronnement des machines s’était comme amplifié. Le temps semblait s’être arrêté sur la seconde qui allait précéder le drame. « Ils ne savent pas où est le livre, pensa le Technoprêtre Frère S***. Je ne risque rien jusqu’à ce qu’ils découvrent où il dissimulé. Le mieux serait de le récupérer alors qu’ils s’entre-tuent et de s’enfuir par la porte dérobée. » « Mes plans ne tiennent qu’à un fils, se rappela le Grand Pontife Maître Vicky, le moment venu, il s’agira de se tenir prêt ! » « Quelle cible vais-je choisir en priorité ? se demanda l’Archidiacre Frère L***, Vais-je surveiller le Technoprêtre pour lui subtiliser « De Satanis Mysteriis » ou profiterais-je de cette occasion pour enfin gravir le dernier barreau de la hiérarchie inquisitrice ? » « Merde ! Merde ! Merde ! pesta le Séraphin Cyril. Mais comment vais-je sortir vivant de ce merdier ! Une mission pépère qu’il m’avait dit, l’autre planqué ! » « J’ai faim, pensa le golem Raphy. » La tuerie fut lancée par le Sonneur de cloches Guillaume. L’écume aux lèvres, telle une bête enragée, il s’élança en direction de l’adversaire le plus proche ( en l’occurrence Frère S*** ) et...fut soudainement écrasé par un lourd pavé en métal. Le monte-charge lui tomba droit sur le crâne et en un instant, fit de lui un personnage à deux dimensions. Le choc fit trembler le sol. La main du Technoprêtre lâcha le levier. Le message était clair : il était ici chez lui, et le moindre faux pas pouvait entraîner toutes sortes de désagréments. L’ange se rendit compte qu’il était au beau milieu de la salle. Malheureusement pour lui, la première mort avait donné le signal de la curée. Maître Vicky avait bondi. Défiant les lois naturelles, il atterrit sur le plafond, et traversa la salle, tête à l’envers, en courant, arrosant d’un feu nourrit tout ce qui de haut pouvait être assimilé à un capuchon de bure. Au même moment, l’Archidiacre transforma, grâce à un tir bien ajusté de pulvérisateur, le concasseur derrière lequel Frère S*** s’était abrité en cratère profond et fumant. Mais le Technoprêtre, slalomant entre les balles de magnum, était déjà à quelques mètres, et s’emparait d’une tronçonneuse posée sur son atelier. Raphy le golem regarda tout autour de lui d’un air indécis et décida de faire semblant de participer. Il dit d’une voix ennuyée, « allez, euh…, on va gagner! » Maître Vicky rejoignit le sol juste devant Frère L***, et, ayant vidé ses chargeurs, jeta ses armes derrière lui, et dégaina une fine rapière, dont le pommeau était un crucifix doré, signalant sa position de Grand Pontife. « - Laissons Dieu nous départager, lança-t-il à l’Archidiacre. - Béni soit son nom, répondit Frère L*** en tirant au pulvérisateur à bout portant sur son supérieur hiérarchique. - Amen, acheva Maître Vicky. » En un éclair, il s’était retrouvé derrière l’Archidiacre. La fumée opaque du pulvérisateur emplissait la salle. Il lança sa lame en avant…pour ne rencontrer que du vide. Son adversaire se trouvait quelque part dans les nuées grisâtres. Profitant de ce duel, le Technoprêtre s’était rué vers une hideuse gargouille en pierre dans un coin encore intact de la salle. Il prononça le mot de passe, « Et une bouchée pour maman ! », et la gueule de la créature s’ouvrit, découvrant un ouvrage ancien, en cuir relié. Il s’en empara avidement lorsqu’une silhouette ailée surgit de la fumée. « - Qui c’est qu’on a oublié ? Ricana le Séraphin Cyril. » Sa figure rondelette et triomphante aurait glacé le sang aux vétérans les plus endurcit. Déployant ses ailes blanches pour cerner le Technoprêtre, l’ange s’avança d’un air menaçant. « - C’est moi ! Chantonna Raphy le golem en brisant une épaisse dalle en marbre sur le crâne du Séraphin. » Celui-ci s’écroula par terre dans un bruit mat. Un rugissement de tronçonneuse démarra et la lame tournante s’abattit sur le golem. Raphy n’eut pas la vivacité nécessaire pour éviter le coup de Frère S***. La tronçonneuse s’enfonça dans le torse en terre glaise. A la grande surprise du Technoprêtre, le colosse simplet semblait être indifférent à la mise en lambeaux de sa cage thoracique. L’inquisiteur jugea préférable de battre en retraite, et, après avoir exécuté une roulade pour passer entre les jambes de la créature, il se mit à sprinter vers son passage secret. Sa forme en robe de bure se fondit dans le nuage de fumée noire tel un spectre s’évanouissant dans l’air. Au milieu des brumes, le Technoprêtre se heurta à un corps maigre, mais résistant. Un canon de pulvérisateur vint se planter sur sa tempe. « - J’aimerai consulter cette relique, Frère ! Je vous ai laissé votre chance ! Si vous me l’aviez laissé plus tôt… Et Frère L*** appuya sur la gâchette de son arme…sans que celle-ci réagisse. Il se produisit un petit « clic » minable qui avertit l’Archidiacre que ses munitions étaient épuisées. Frère S*** eut le temps d’arracher une croix en fer attachée au mur, et d’envoyer Frère L*** à terre d’un revers cinglant. Un pressentiment le fit se retourner et amortir le coup d’estoc de Maître Vicky. Un court duel d’escrime s’en suivit. Quarte, double retraite, fente,… Soudain, les deux bretteurs prirent conscience du fait que l’Archidiacre s’était relevé, un python 38 entre les mains. Maître Vicky esquissa un sourire étrange. Frère L*** tira. La balle fusa en direction du Grand Pontife. Celui-ci rajusta ses lunettes. Il gardait aux lèvres un rictus ironique. Il fixa d’un air détaché sa mort prochaine. La balle lui perfora le front et rejaillit à l’arrière du crâne en une gerbe de sang. Des coulées écarlates inondaient à présent son visage. Le Grand Pontife tomba doucement, dos au mur. Sa tête était restée droite, les verres de ses lunettes noires donnaient l’impression qu’il regardait toujours les deux autres inquisiteurs avec une satisfaction mauvaise. Malgré son trouble, l’Archidiacre Frère L*** ne put contenir une exclamation de joie « - Enfin, je serais le Grand Pontife ! » Une voix froide répondit dans son dos : « - Cela m’étonnerais beaucoup, Archidiacre. - Frère Jean Valfion ! murmura le Technoprêtre sans parvenir à le croire. » Le jeune inquisiteur, les cheveux en bataille, entouré d’une dizaine d’hommes engoncés dans de lourdes armures rétorqua : « - Lui même ! Le défunt Grand Pontife m’a nommé ce matin Capitaine-Chapelain des Intraquisiteurs ! » Il fit une pause et promena son regard impitoyable sur ses interlocuteurs. « - Je vous arrête tous deux pour le meurtre du Grand Pontife Maître Vicky ! »
To be continued... | |
| | | Potiron Humain
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| Sujet: Re: Les formidables aventures de Potiron et Carottes Lun 10 Sep - 14:55 | |
| Chapitre 6. Après relecture, un épisode plutôt dans la veine classique de la paranoïa et de la mégalomanie ambiante de la série...
Le Haut Responsable de la Scisition, Frère A***, marchait dans les allées de son domaine, la gigantesque bibliothèque Inquisitoriale. Domaine qu’il aillait d’ailleurs devoir quitter : En effet, le bruit de la mort du Grand Pontife Maître Vicky était sur toutes les langues, le Saint Père de tous les inquisiteurs était décédé. En une occasion comme celle-ci, le Saint Conseil Inquisitoriale se réunissait en Conclave afin de nommer un successeur au poste suprême de l’Inquisition. Cela donnait occasion à de subtiles jeux de pouvoir et de manipulation au cours desquels plus d’un inquisiteur se retrouverait écrasé sans pitié par ses adversaires. Frère A*** siégeait au Saint Conseil. Il ne craignait pas grand chose. Comme pour les trois conclaves précédant, il lui suffirait de rester totalement neutre et d’accepter au dernier moment l’offre la plus généreuse. Le Scisiteur se dirigea vers une torche accrochée au mur. Il s’assura que personne ne l’observait, et il fit décrire au bout de bois un demi-cercle vers le bas. Une porte cachée s’ouvrit dans le mur, juste à côté de Frère A***. Une voix geignarde et fatiguée provenant de l’intérieur de l’ouverture se fit entendre : « - Enfin, quelqu’un vient me sauver ! Merci, Merci à vous ! » Le Responsable de la Scisition aperçut dans un recoin du boyau obscure la silhouette décharnée d’un homme portant l’habit d’un novice. Il le reconnut : il s’agissait de Frère Boris. Le Scisiteur soupira : les hauts Inquisiteurs qui avaient connaissance de ce passage secret de Classe 14 pourraient quand même éviter de s’en servir comme geôle. Frère A*** nota qu’il lui faudrait aborder le point lors de la tenue du Saint Conseil Inquisitoriale. Passablement énervé, le Scisiteur manipula de nouveau la torche murale pour refermer la porte dérobée. Celle-ci s’abattit d’un coup devant la face réjouie de Frère Boris qui s’était mis à courir vers sa liberté en remerciant son sauveur. L’infortuné Novice ne put réfréner son élan et vint s’aplatir sur le mur de pierre reformé. Sans prêter attention au bruit mât de l’autre côté de la paroi, Frère A*** se hâta vers un autre passage : Il ne faudrait pas qu’il arrive en retard au Saint Conseil. Dire que l’atmosphère de la salle était glaciale aurait été un euphémisme. En réalité, elle se rapprochait du climat polaire, et on sentait presque l’air se cristalliser autour de soi. Une multitude de statues religieuses semblaient surveiller l’assistance. Leurs yeux de pierre froids fixaient d’un air inquiétant les quatre membres du Conclave qui étaient déjà assis sur leurs chaises, autour de la longue table en bois cirée, ornée de croix, de symboles chrétiens et de tous les blasons des anciens Grands Pontifes de l’Inquisition. Il aurait été naïf de croire que le Conclave n’avait pas déjà débuté. Pour parvenir à sa place, le Capitaine-Chapelain Jean avait dû éviter un nombre de chausse-trappes incalculables. Il avait soigneusement évité les dalles à la résonance suspecte, qui s’ouvrait très certainement sur des fosses emplie de créatures hostiles. Il avait reconnu le travail de l’Archidiacre Lilian dans une ribambelle de fines épingles suintantes de poison qui n’attendaient du Capitaine-Chapelain qu’une pression sur les quelques fils de Nylon tendus sur son passage. Frère Jean, lorsqu’il était arrivé à sa chaise, s’était tout d’abord empressé de dégarnir celle-ci des micro-pulvérisateurs, des insectes carnivores dont la peau imitaient parfaitement le bois ainsi que de plusieurs autres gadgets incroyablement discrets, certainement issus d’un certain Technolaboratoire… Après cela, l’Intraquisiteur Jean remarqua de justesse un piège à loup disposé à l’emplacement où il aurait dû mettre ses pieds. Un poison de rigueur luisait sur les dents de métal. Choisissant d’ignorer cette tentative grossière, le Capitaine-Chapelain pria, faisant appelle au Pouvoir Divin, et s’assit sur sa chaise. Enfin, c’est ce qu’il semblait. En fait, l’Intraquisiteur lévitait à une dizaines de centimètres de celle-ci : il n’était pas sûr d’avoir désamorcé tous les dispositifs de ses ennemis et il préférait de pas jouer sa vie sur cette hypothèse. Cette technique de la lévitation lui avait été apprise lors de son stage de tortures au Tibet sous occupation chinoise par l’un de ses sujets d’expérience, un moine bouddhiste. Les Inquisiteurs étaient passés Maîtres Suprêmes dans l’art de la « question », mais les communistes chinois lui avaient appris quelques techniques nouvelles dont l’efficacité ne pouvait être niée. Perdu dans ses pensées, l’Intraquisiteur n’avait pas remarqués que les autres membres du Conclave étaient à présent tous assis autour de la table. Tous s’étaient débarrassés des pièges qu’on leur avait tendus. Ils étaient en tout au nombre de six : l’Archidiacre L*** et le Technoprêtre S***, les deux Inquisiteurs les plus hauts dans la hiérarchie après le Grand Pontife, le Haut Responsable de la Scisition Frère A***, le Capitaine-Chapelain des Intraquisiteurs Jean Valfion, l’ex-Grand Pontife et actuel Répurgateur Mordred - officiellement, le Répurgateur Mordred n’avait pas le droit d’assister au Conclave, mais comme officiellement il n’existait même plus, et que par ses propres moyens il aurait de toutes façons assistés dans l’ombre au Saint Conseil, on avait finis par l’admettre –et, enfin, le Cardinal Concinni, représentant temporaire du Pape. Au bout de la table, un fauteuil, vide : celui du Grand Pontife. Sur la table, une paire de lunettes noires était posée. Personne ne fit de réflexion. Le Cardinal annonça le début du conclave par un Pater Nostrum chuchoté. A peine la prière fut-elle achevée que Frère Jean prit la parole : quand il parlait, il se passait la même chose que quand les autres dignitaires de l’Inquisition s’exprimaient : on se taisait. « C’est une marque de respect, disait le Technoprêtre S***, j’exige le respect ! ». « Je ne crois pas, Frère, il s’agit pour moi d’un signe de crainte ! ». A ce moment-là, le Grand Pontife Maître Vicky disait toujours : « Mais crainte et respect ne sont-elles pas une seule et même chose ? ». Son sourire diabolique concluait cette phrase. « - J’exige l’arrestation immédiate de l’Archidiacre L***, et cela pour les motifs suivants : Meurtre du Grand Pontife Maître Vichy, Implication dans le meurtre d’un Sonneur de cloche, tentative de Meurtre sur la personne du Technoprêtre S*** et Refus d’obtempérer aux ordres d’un officier supérieur de l’Intraquisition en mission ! » Le jeune Inquisiteur laissa sa voix se perdre dans le silence. « - Quels preuves avez-vous pour étayer vos accusations, Capitaine-Chapelain ? demanda le Cardinal Concinni d’un air las. « - Je peux vous fournir pour le meurtre du Grand Pontife mon témoignage, ainsi que celui de mes hommes. Pour le reste, je possède le témoignage du Technoprêtre S***. - Tout à fait exacte, intervint Frère S*** en regardant l’Archidiacre d’un air carnassier. - Je réfute en bloc ces mensonges éhontés ! éructa Frère L***. C’est un coup monté ! Le Scisiteur A*** peut d’ailleurs certifier que j’ai passé la journée en recueillement et en réflexion théologique dans les allées de la Scisition. » Le Responsable de la Scisition hocha la tête discrètement. Son témoignage avait été acheté à prix d’or, et sa neutralité n’était pas si entachée : il accepterai sans discussion une surenchère des adversaire de l’Archidiacre. Mais pour cette séance, l’Archidiacre ne risquait plus rien. « - D’ailleurs, continua Frère L***, rien ne prouve que Maître Vicky ait été assassiné ! Que je sache, on n’a pas retrouvé son corps, et son golem ne subsiste nul part. Je pense qu’une élection n’est pas utile : je me propose comme Pontife-Régent le temps que notre Grand Pontife revienne de ses affaire. » Nul ne fut dupe de cette proposition qui fut huée par tous. Le Technoprêtre, lui, pensait aux événements de l’avant-veille : lorsque Frère Jean et ses Intraquisiteurs s’étaient engouffrés dans le Technolaboratoire, lui et Frère L*** avait dû détourné leur attention du cadavre du Grand Pontife. Lorsqu’ils s’étaient retournés, celui-ci avait mystérieusement disparu. Frère S*** regarda les Frères Jean et L*** discourir avec force. Le Technoprêtre avait effectué des recherches sur le nouveau Capitaine-Chapelain : il se trouvait que celui-ci était en fait un archevêque proche du Pape, dont le Grand Pontife s’était apparemment servi pour constituer un contre-pouvoir ! En vu de quoi ? De sa disparition temporaire ? « Divide ut regnes », Diviser pour mieux régner était un des adages favoris de Maître Vicky… Le Conclave dura plusieurs heures, et vit d’âpres débats entre les féroces Inquisiteurs. Finalement le Cardinal Concinni parla : « Puisqu’apparemment vous ne pouvez trouvez de compromis, je me vois dans l’obligation d’imposer ma régence à la tête de l’Inquisition ! » En parlant de tête, ce fut la sienne qui explosa comme une pastèque trop mûre. L’un des pièges du Répurgateur Mordred avait apparemment fonctionné. Comment ? Cela, personne ne le saurait jamais, et personne ne pourrais jamais rien prouver… « - Maintenant que nous sommes débarrassés de ce clown, nous pouvons continuer le Conclave, proféra Mordred. » Et ils poursuivirent leur discussion … To be continued... | |
| | | Potiron Humain
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| Sujet: Re: Les formidables aventures de Potiron et Carottes Ven 14 Sep - 17:56 | |
| Comme prévu, pour vous faire oublier l'inexcusable retard dont souffrent ces Chroniques, voici trois chapitres d'un coup. Commençons donc avec le Chapitre 7, l'un de mes préférés...
La représentation classique de l’enfer est un gigantesque souterrain, parcouru par des fleuves de laves. Les cris des damnés résonnent dans les couloirs de pierres ardentes, couverts par les ricanements sadiques de démons poilus et fourchus. Cette vision de l’enfer est aujourd’hui dépassée sauf pour certains vieux rétrogrades comme Satan, Jible, Lucifer, Miaire ou Belzébuth. De nos jours, un démon majeur avisé ne dilapidera plus son argent en accessoires gothiques d’un goût douteux, et surtout axera les supplices destinés aux âmes pécheresses sur un plan psychologique, ce qui est moins onéreux, nécessite moins de personnel, et est autrement plus atroce que les tortures physiques. C’est ainsi que Jaspar Satanas avait organisé son département. Il avait choisi comme décor un jardin public anglais du XIXéme siècle parsemé de statues néoclassiques du plus mauvais goût où circulaient des gentlemen et des dames de la bonne société anglaise qui riaient en agitant leurs éventails. Ce département de l’enfer était réservé aux petits criminels, aux damnés qui de leurs vivants avait été de vulgaires malfrats sans aucune envergure. Les pauvres était à présent condamnés pour l’éternité à servir des gâteaux en costume tiré à quatre épingles à des vieilles dames distingués discutant broderies. Certains, dont les fautes sur Terre s’étaient avérées moins grave erraient seulement dans les allées du parc, avec l’obligation de respecter les pancartes implantées à intervalles réguliers : « Ne pas marcher sur la pelouse. », « Veuillez refaire votre lacet ! », « Cessez de vous curer le nez ! », « Tenez-vous droit ! ». Des diablotins habillés en grooms étaient chargés de surveiller la bonne tenue de tous ces supplices. Le démon Jaspar était assez content de son travail d’organisateur . Il avait récemment eut l’idée géniale de dresser dans un coin du jardin publique un buffet accompagné de cet écriteau : « servez vous ! ». Bien sûr, les infortunés damnés ne trouvaient là que de la gelée aux concombres, des quiches à la menthe, et autres plats typiquement britannique. Cela lui avait permis de créer un nouveaux supplice : certains damnés devaient préparer ces mets et retenir l’ensemble des recettes. Selon les rapports, presque tous craquaient au stade du pudding au poireau. Jaspar en était à ces réflexions réjouissante lorsque l’un de ses grooms-diablotins se présenta devant lui. « - Je vous prie de m’excusez, Votre Hérésie, mais quelqu’un demande à vous voir. » Jaspar Satanas resta là, impassible, à regarder son sous-fifre . Il aimait bien ça. Au bout d’un moment, ils se mettaient à paniquer tout seul. Les diablotins étaient recrutés parmi les défunts les plus bêtes : on leur laissait en effet le choix entre un petit siècle de supplice, puis le paradis, ou une éternité dans les services infernaux. Leur QI avoisinant celui du géranium, la plupart optaient pour le second cas. Mais Jaspar se demandait également si son idée des tartes à la menthes n’était pas trop dévastatrice, ou si le paradis n’était pas devenu trop administratif pour en être véritablement un. Ce diablotin-là était une nouvelle recrue. Un certain Boris, qui avait été religieux de son vivant. Il était mort de faim, emmuré pour une raison que Jaspar ne soupçonnait pas : il ne s’intéressait pas aux antécédents des employés. Inutile, et mauvais pour des relations strictement professionnelles. « - Bien, condescendit à répondre le démon. Qui est-ce ? Un client mécontent de son sort ? » Il éclata d’un rire sardonique, et la plupart des grooms-diablotins se mirent à en faire autant, bien qu’ils n’en comprissent pas la raison. « - A vrai dire, non, Votre Hérésie, bredouilla Boris le groom-diablotin. - Un de mes collègues, alors ? reprit Jaspar. Alors, parles ! - Euh…et bien non, Votre Hérésie, il s’agit de… - Moi. Félicitations, démon, cet endroit est une création de la plus grande cruauté ! » Devant le banc où était assis Jaspar, un homme était debout. Le vent artificiel faisait flotter sa cape d’hermine. Sa riche tunique de bure couleur grenat était couvert de signes religieux qui ne semblaient pas apprécier l’endroit, et produisaient de petites étincelles bleutées. Ce personnage gardait sa figure dans l’ombre de sa capuche, mais le démon apercevait les flaques de lumière reflétées par les verres de ses lunettes noires. La tension monta subitement d’un cran, et les diablotins un peu plus malins que les autres levèrent les yeux de leurs occupations. « - Ce cher Maître Vicky ! Enfin mort à ce que je vois ! rétorqua Jaspar Satanas. - Ne vous inquiétez pas pour moi, répondit le Grand Pontife, cet état n’est que temporaire ! » Il découvrit ses dents en un sourire mystérieux. Le démon plissa les yeux, tout en continuant à fixer l’Inquisiteur. « - Qu’êtes vous venu faire ici ! gronda Jaspar Satanas, Je suis le maître en ces lieux. Vous n’en sortirez plus, mortel. » Une bourrasque souffla brusquement, laissant filer quelques feuilles mortes entre les deux adversaires tandis que les derniers diablotins-grooms retardataires quittaient les environs prestement. Le diablotin Boris, qui cherchait une cachette des yeux depuis quelques minutes sans oser esquisser un geste la trouva enfin. Il plongea dans un tonneau décoré de papier crépon qui annonçait : « Souris et dis bonjour à la dame ! » et en referma le couvercle avec un soupir de soulagement. Jaspar et le Grand Pontife le laissèrent s’enfermer hermétiquement sans rien dire. L’un des diablotins, avant de s’enfuir, était en train de badigeonner le couvercle de ce tonneau de glu. Boris aurait certainement quelques problèmes lorsqu’il désirerait sortir. Maître Vicky sorti sa main droite de sa manche et la tendis vers Jaspar Satanas. « - Sais-tu ce qu’est cet objet, démon ! prononça-t-il d’une voix grave. - Une Sainte Grenade ! Le démon n’en croyais pas ses yeux. Mais comment ! ?… - Si d’une manière ou d’une autre elle venait à toucher Terre, toute la zone serait aspergée d’eau bénite, et tu sais ce que cela signifie pour toi, démon…L’expression du Grand Pontife devint cruelle. C’est la mort qui t’attends ! » Jaspar Satanas contrôla un tic nerveux, et les dents serrées répondit : « - Je mourrais peut-être, mais mon sort serait enviable face à ce que te ferais subir ensuite mes frères… Le silence perdura un instant. Les deux adversaires se défièrent du regard. Lorsque le démon majeur parla, ce fut avec l’assurance de l’homme d’affaire. « - Que veux-tu ? - Que tu me parles d’une certaine prophétie ! exigea Maître Vicky. Je veux tous les détails ! L’entière vérité ! Et après cela, je pars. - Partir où ? interrogea Jaspar d’un ton ironique. Tu es mort, je m’étonne d’ailleurs que l’on laisse une âme errer au hasard. Adresses-toi aux passeurs pour connaître ton supplice… - C’est là que tu te trompes, rétorqua Maître Vicky. Connais-tu Ambrosius ? » Le démon acquiesça, songeur. Ambrosius était un autre démon majeur, mais Jaspar n’en avais plus entendu parler depuis bien longtemps. L’Inquisiteur en aurait-il été la cause ? « - Je l’ai capturé il y a environ un an, expliqua le Grand Pontife. Grâce à une ancienne incantation issue des archives de Carthage, l’Adoratrice du Démon, j’ai lié son essence à la mienne. C’est ainsi que les passeurs et autres gardiens des enfers m’ont considérés comme un démon, et non comme une âme défunte. - Et comment comptes-tu revenir à la surface ? questionna Jaspar Satanas, intrigué. - Cela, tu ne le sauras pas, démon, mais pour l’heure, nous avons à parler. » Le démon acquiesça tandis qu’au fond d’un tonneau retentissaient des appels désespérés. | |
| | | Potiron Humain
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| Sujet: Re: Les formidables aventures de Potiron et Carottes Ven 14 Sep - 18:08 | |
| Chapitre 8 des Chroniques Inquisitoriales : Où le Golem apprends à faire une invocation...
Ces brumes vertes et insondables, l’Archidiacre L*** les connaissait bien : il rêvait et il avait une ( Sainte ) horreur des rêves. Il ne pouvait pas les contrôler, les manipuler. Son esprit erra quelques temps dans les entrelacs de fumées indécises. L’Inquisiteur apercevait ça et là, presque transparents à travers le rideau brumeux du sommeil, des personnages, des souvenirs. Enfin, il avait à peu près l’habitude. On n’atteignait pas l’un des plus haut échelon de l’Inquisition en se laissant déstabiliser par les spectres de ses victimes. D’ailleurs, si l’Archidiacre s’était mis à perdre son temps en remords et en cauchemars, il en aurait eu pour un bout de temps : La multitude de personnes auxquelles il avait porté tort (les plus chanceux étant réduit à l’état de larve baveuse dans de sombres couloirs souterrains) devrait prendre son mal en patience et faire la queue avant de le hanter. L’Inquisiteur risquerait très certainement de mourir de vieillesse avant d’avoir satisfait toutes ces anciennes rancunes. Alors, histoire de ne pas faire de jaloux parmi tous les gens qu’il avait fait égorgé, lapidé, taillé en pièces, en rondelles, en cubes, en pyramides, en cône, en cylindres, en sphères, en paillettes, qu’il avait fait empalé, brûlé, torturé, crucifié, démembré, abjuré, démantelé, désossé, écharpé, qu’il avait obligé à manger de la gelée anglaise à la menthe, à regarder le novice Boris pendant plus de trois minutes, à apprendre par cœur des traité d’architecture andalouse, à assister à des conférences sur le port de la bure à l’école, à lire des bouquins conseillés par Frère Jean Valfion, à écouter d’interminables démonstrations mathématiques d’un certain Technoprêtre, l’Archidiacre L*** préférait s’abstenir de toute manifestation de sa conscience ( Eh oui ! Malgré les rumeurs, l’Archidiacre L*** a bien une conscience ! Bon, d’accord, elle est portée disparue depuis des dizaines d’années, et sa taille doit être à peu près égale à celle d’une lentille de contact d’une bactérie, mais bon, elle existe quand même, …dans l’ensemble mathématique I en tout cas ! ). Malgré un désintéressement total pour son rêve, l’Archidiacre était condamné à en être le spectateur. Il était à présent dans une salle au plafond très bas, dont le sol et les murs étaient recouverts de mousse, de mauvaises herbes et de champignons. Plusieurs failles lézardaient la pierre et on s’attendait à tout moment à voir l’ensemble s’écrouler dans un nuage de poussières ancestrales. L’endroit était relativement humide, et, bien que désaffectée depuis longtemps, la pièce était toujours meublée d’une vieille bibliothèque d’un type médiévale, dont les sculptures représentaient l’Apocalypse de St Jean. Des restes de parchemins traînaient dans les rayons. Des stalactites et stalagmites s’étaient invitées, et signalaient que l’étrange salle se trouvait certainement à des kilomètres sous la surface de la Terre. L’Archidiacre reconnu immédiatement l’endroit : il s’agissait d’une salle des « Niveaux Perdus ». A une époque, les souterrains les plus profonds de l’Inquisitions furent officiellement abandonnés, et cela, pour plusieurs raisons : les salles, creusées dans la roches mêmes, s’écroulaient trop souvent sur les crânes tonsurés des Inquisiteurs et bien que le Grand Pontife d’alors émis une bulle pontificale dans laquelle il interdisait l’utilisation de la fragile architecture dans les assassinats entre Frères, on se décida à évacuer les derniers niveaux lorsque ce même Grand Pontife mourut peu après, aplati par une antique stèle en bronze signée de la main même de St Gustave. La seconde raison est que les Hauts-Inquisiteurs manquaient alors cruellement de place dans les geôles (les niveaux situés encore plus bas), et décidèrent d’agrandir celles-ci en y annexant quelques étages de plus. Depuis, les « Niveau Perdus » étaient devenu l’exemple type de l’endroit à éviter pour tout inquisiteur qui ne souhaitait pas terminer ses jours pendus par les pieds après avoir avalés ses crucifix. Toutes les affaires « sales » de l’Inquisition (D’accord, toutes les affaires de l’Inquisition sont sales, mais je parle de celles qui feraient pleurer Attila et Jack l‘Eventreur pendant le restant de leurs jours !) étaient rattachées de près ou de loin aux « Niveaux Perdus ».On y trouvait la majorité des complots contre le Grand pontife (qui étaient aux derniers sondages au nombre de 453), des bandes d’anciens Inquisiteurs dont les noms n’étaient même plus dans les archives et qui pratiquaient carrément le banditisme. Quelques démons erraient également en ces lieux, convoqués par des inconscients qui n’avaient pas eut la possibilité de les bannir par la suite (sans doute un empêchement…). La durée moyenne de vie de l’innocent novice envoyé dans les « Niveaux Perdus » par un Scisiteur pour rechercher un ouvrage perdu environnait les treize dixièmes de seconde. L’Archidiacre aimait cet endroit. Les anciens comme lui, le défunt Maître Vicky ou le Technoprêtre S*** se sentaient dans les « Niveaux Perdus » comme des rorquals dans l’aquarium de poissons rouges. Soudain, Frère L*** pris conscience d’une présence dans la pièce. Une silhouette de très haute taille était plantée au milieu de la salle, les bars ballants. L’Archidiacre reconnut immédiatement Raphy le Golem. La créature en terre glaise, l’air plus absent que jamais semblait s’ennuyer profondément. Il avait les yeux à demi clos et semblait résister à l’endormissement. A tout hasard, l’une de ses pupilles faisaient des allers retours, de gauche à droite en quête de ce qui pouvait ressembler à de la nourriture. L’Archidiacre capta soudain une voix qui semblait venir du néant. Cette voix ne lui était que trop familière, et ses cheveux se dressèrent sur sa tête. La voix, à l’intonation impatiente disait : «- Stupide Golem ! Réveilles-toi un peu ! Commences tout de suite l’invocation ! » «- Ouais, c’est bon, grogna la Créature en se passant une main sur sa coiffure qu’elle ne réussit qu’à empirer (et oui, c’était possible !). Y a pas le feu ! » «- Là où je suis, si ! » répliqua la voix. Raphy le Golem se pencha alors sur un corps qui gisait devant lui. Un pentacle avait été tracé autour, d’une main malhabile. L’Archidiacre eut un haut-le-cœur en reconnaissant le cadavre : il s’agissait du Grand Pontife Maître Vicky. Mystérieusement, il n’y avait plus de trace de sa blessure au front. L’Inquisiteur semblait néanmoins aussi mort que l’on peut l’être (et Frère Lilian était un connaisseur en la matière). «- Raphy, reprit la voix avec humeur, je t’ai écrit l’invocation sur un bout de papier ! Tu n’as plus qu’à la lire, d’accord ? - J’ai oublié le papier, répondit lentement le Golem. » La voix émis quelques onomatopées peu engageantes accompagnées de jurons blasphématoires de plus haut acabit. « - Mais non, continua la Créature d’une voix monocorde, je blague. Ha Ha Ha… » Après une copieuse rasade de reproches irrespectueux de la part de la voix, le Golem sortit un fragment de parchemin, et, d’une voix hésitante, en commença la lecture. Celle-ci dura assez longtemps, et fut accompagnée de tous les effets spéciaux habituels : des rideaux de flammes apparaissant brusquement autour du pentacle, des bourrasques subites, des rugissements et des ricanements venus de nul part. Enfin, lorsqu’elle fut terminée, le cadavre de Maître Vicky ouvrit les yeux. Avec des mouvements raides et saccadés, le Grand Pontife revenu des morts se leva. Sa première action fut d’arracher d’un geste rageur le bout de papier des mains du Golem hébété, sa seconde fut de rajuster se lunettes noires avec un sourire triomphant bien qu’encore durci. Le Grand Pontife exécuta à son tour une invocation rapide, et un gigantesque démon apparut dans le pentacle. Son corps épais était nimbé de flammes, ses griffes noirâtres grinçaient sans cesse entre elles. « - Souvenez-vous de notre pacte, Jaspar, dit Maître Vicky. » Celui-ci hocha la tête et sortit du cercle de convocation. « - En effet, répondit-il, l’Archidiacre L*** doit être pressé de nous voir ! » Le rire des deux êtres résonnait encore dans sa tête lorsque Frère L*** se réveilla en sueur. Désorienté un moment, il se leva prestement en gardant son sang froid. A ce moment là, l’un de ses acolytes entra précipitamment dans sa cellule : « - Archidiacre, commença-t-il, le Technoprêtre S*** vient de demander à voir le Séraphin capturé dans son laboratoire ! Il a un livre sous le bras ! - Parfait, répondit Frère Lilian, j’arrive tout de suite. »
To be continued... | |
| | | Potiron Humain
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| Sujet: Re: Les formidables aventures de Potiron et Carottes Ven 14 Sep - 18:17 | |
| Et voilà, le Chapitre 9...
La lumière envahit la cellule sombre et humide. Le Séraphin Cyril, ébloui, cligna des yeux plusieurs fois avant de pouvoir dévisager son visiteur. Il le reconnut pour l’avoir combattu dans le technolaboratoire : impossible d’oublier ce visage busqué, à la masse de cheveux bouclé retenue par un bandeau avec un regard qui disait : « S’il y en un seul qui me traite de guerrier grec, il devra apprendre à manger avec une paille jusqu’à la fin de sa vie ! ». Les yeux du Séraphin Cyril, eux, clamaient en papillonnant avec l’insistance du cocker battu : « Je-n’ai-rien-fait-Je-suis-innocent-Je-sais-pas-pourquoi-je-suis-là-Je-n’ai-pas-trucidé-la-moitié-de-l’escouade-d’intraquisiteurs-qui-m’a-trainée-ici-Comment-un-gentil-garçon-comme-moi-avec-un-sourire-aussi-niais-et-de-si-bonnes-grosses-joues-pourrait-avoir-l’ombre-d’une-pensée-méchante ? » Il fallut au Technoprêtre S*** toute sa volonté pour résister à la figure angélique du Séraphin de deuxième catégorie et parler avec toute la dureté nécessaire : « - Je vais t’expliquer la situation, ange, fit-il avec le mépris imposant qui était devenu une seconde nature chez les Hauts-Inquisiteurs. Tu es prisonnier de la pire organisation criminelle de tout les temps. Ton statut d’envoyé des cieux ne te protégera pas, loin de là. Ton aura céleste sera utilisée comme ressource d’énergie et tu finiras tes jours comme pile rechargeable dans une des effroyables machines de la Technoquisition, tes ailes te seront arrachées pour la conception d’un escabeau volant afin de permettre aux Scisiteurs d’atteindre les plus hauts rayonnages et leurs plumes serviront à rembourrer les édredons du nouveau Grand Pontife que le Grand Conseil élira en conclave dans quelques heures. Ce futur est la seule voie possible avec celle que je t’offre ! Aide-moi à réaliser la prophétie et à devenir Grand Pontife et je te promets une vie de luxe et de décadence que même les Archanges de premier rang t’envieront. » La proposition était certes tentante pour un prisonnier, aussi angélique soit-il, mais Cyril n’aimait pas cette façon qu’avait le Technoprêtre de ce présenter comme son dernier recours. Il répondit avec bravade, sans se départir de son air jovial : « - De belles paroles, Inquisiteur, mais des paroles quand même. Je te remercie de ta proposition, mais mes supérieurs hiérarchiques ne devrait pas tarder à venir me délivrer et… » Le Séraphin fut coupé dans sa belle déclaration par une sonnerie de portable, la musique d’Austin Power pour être exacte. D’un même geste, l’ange et l’Inquisiteur plongèrent leurs mains dans leurs poches intérieur et en sortirent chacun un petit appareil. « - C’est le mien, s’excusa le Séraphin Cyril. - Je vous en pris, fit gracieusement Frère S***. » L’ange plaça son téléphone au niveau de son oreille, et peu après, son sourire s’élargit encore plus. Le Technoprêtre crut même que sa figure allait se scinder en deux. Cyril plaqua sa main sur le portable et s’adressa en chuchotant à Frère S*** : « - Qu’est-ce que je vous disais ! Je suis sauvé : c’est Saint Pierre à l’appareil, il s’occupe de l’exécutive management ! » Le Technoprêtre hocha vaguement la tête, visiblement complètement blasé. Le Séraphin s’était remis à parler à son petit boîtier noir, mais il n’avait plus cette expression de joie contenue, mais plutôt l’air de quelqu’un qui se sent franchement mal, et qui faute d’être sorti de l’auberge, s’apprête à être enterré sous le carrelage de la cuisine de cette même auberge. Cyril acquiesçait faiblement aux paroles de son Saint interlocuteur, et répétait des lambeaux de phrase : « - Que je me rassure…Tout ira bien…Vous avez déjà trouvé un remplaçant pour mon job…Tout va bien…Impossibilité technique de venir me rechercher…Que j’essaye de produire le moins d’énergie pour leurs machines…Vous êtes sincèrement désolé…oui, je comprends… » Le Séraphin baissa son appareil et juste avant qu’il l’éteigne, le Technoprêtre S*** perçut à l’autre bout du fils plusieurs rires gras réprimés. Ils s’amusaient bien au paradis… Revenant à une conception plus matérielle des choses, il entendit Cyril lui dire : « - Vous disiez quoi concernant le truc qui pourrait m’éviter d’être plumé comme un poulet et de générer des watts pour l’éternité ? - Qu’est-ce que ça signifie « exécutive management » ? Demanda l’Inquisiteur sans répondre à la question. - Aucune idée, mais ça fait stylé, non ? répondit l’ange. Et à propos de votre plan, de quoi s’agit-il ? - Tu te rappelles de la prophétie que tu devais ramener aux pieds-tendres du Paradis ? Et bien tu vas me permettre de la réaliser ! Ainsi, je, euh...nous deviendrons surpuissant, et accessoirement, je serais Grand Pontife ! - Ca m’a l’air alléchant comme programme, commenta Cyril. On peut en savoir un peu plus sur cette fameuse prophétie ? Après avoir hésité un moment, le Technoprêtre sortit de sa manche un vieil ouvrage aux pages jaunies et à la couverture de cuivre sur laquelle s’étendait en lettre de sang ces mots : « In Nomine Satanis ». « - Je vais tout te dévoiler, commença le Technoprêtre, vois-tu, ce livre… » A ce moment précis la porte du cachot vola en éclat ( Au sens figuré, attention, en réalité, le geôlier s’était contenté d’ouvrir la porte avec ses clés, et l’Archidiacre L*** l’avait poussée assez fort pour qu’elle claque contre le mur histoire de faire une entrée triomphale ! ) Pour marquer encore plus l’effet de surprise, l’Archidiacre s’efforça de rire bruyamment et sadiquement un long moment pour s’arrêter lorsqu’il vit que même ses hommes le regardaient bizarrement. Il se racla la gorge et remonta sa bure pour plus de dignité. « - Voyez-vous, Technoprêtre S***, je savais que vous feriez tantôt l’erreur de sortir ce maudit bouquin de l’endroit où vous l’aviez dissimulé ! Si nous reprenions la conversation que nous avons laissé en plan dans votre Technolaboratoire ? Mais cette fois-ci, n’escomptez plus l’intervention de ce blanc-bec de Frère Jean. Il s’occupe en ce moment même, avec ses intraquisiteurs de déblayer les niveaux perdus… » En effet, à cet instant, Frère Hans, membre de l’Intraquisition, fouillait sur les ordres du Capitaine-chapelain Jean Valfion un couloir particulièrement sordide. Il avait horreur de ça : qui sait ce qu’il pourrait rencontrer dans ces lieux abandonnés ou presque (c’était le « presque » qui déplaisait fortement à Frère Hans). Sa lampe frontale explorait les moindres recoins, la moindre faille, le plus lentement possible, sachant que le centimètre carré suivant était susceptible de cacher des machins auquel frère Hans n’avait qu’une envie modérée de se trouver confronter. L’espoir commençait à gagner le cœur de l’Intraquisiteur car il avait bientôt terminé d’explorer sa zone, lorsque le faisceau de sa lape éclaira un homme dont les lunettes noires reflétaient la violente lumière qui aspergeait sa face. Hans eut d’abord peur et braqua sur l’homme son fusil mitrailleur. Puis, il s’aperçut que l’étrange personnage chuchotait et semblait vouloir lui dire quelque chose. Prudemment, il se pencha et saisit la signification des paroles de l’homme : « Derrière toi, il y a un démon de trois mètres de haut et un golem qui à la fâcheuse tendance d’arracher la tête des gens qu’il ne connaît pas… ». L’Intraquisiteur se retourna nerveusement et éclaira les deux créatures qui lui souriaient atrocement en agitant les mains. Frère Hans gueula un bon coup pour se donner du courage et s’enfuit en coup de vent, laissant son arme derrière lui. Il avait jugé en effet que celle-ci le ralentirait trop, que le combat était inégal, et qu’il était préférable d’aller chercher des renforts. Son sang-froid admirable aurait été loué par quiconque aurait pris ses cris du genre : « Aaaaaaaaah ! ! ! Maman ! ! ! ! ! » pour une tactique habile de bluff. « - Voilà le travail ! dit Maître Vicky en s’étirant. Il ne reste plus qu’à attendre qu’il rameute son escadre. »
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| | | Potiron Humain
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| Sujet: Re: Les formidables aventures de Potiron et Carottes Lun 17 Sep - 16:37 | |
| Bon. Pour aujourd'hui, plutôt que de continuer les Chroniques Inquisitoriales, je vous transmet le truc dont nous parlions avec Raphy. Il s'agit d'une série de sketchs que nous avons écrits pour vous et qui auraient dû être joués pendant la colo... Comme nous n'en avons pas eut le temps et que Raphy et moi, nous y avons quand même passé quelques après-midi (Hé oui ! Ca prends du temps les conneries !), je ne résiste pas à l'envie de vous envoyer tout ça...
Voici donc les Les Incroyables Aventures du Potager (« Iap » pour les intimes. Cris de ralliement : « Iap ! Iap ! »)
Premier Sketch :
Potiron : Bonjour Carotte !
Carotte : Hé ! Salut Potiron… Poil au menton ! (Rire bête de carotte).
(Silence. On entends un mouche en voix off : « Bzzzzzzz ». Air blasé de Potiron.)
Potiron (Air gêné) : Hin ! Hin ! Ouais, sinon, ça va bien ?
Carotte : Poil aux mains !
(Silence. En voix off, la mouche revient : « Bzzzzzzz ».)
Simultanément, les deux font des gestes comme pour chasser la mouche. Carotte : Mais foutez-moi le camp ! Potiron : Saleté de mouches !
Potiron : Heu, donc, je disais que ça faisait longtemps !
Carotte : Poil aux dents !
(« Bzzzzz ». « Splatch ». Potiron écrase la mouche contre le mur.)
Potiron (Jubilation) : J’lai eu cette fois ! (à Carotte) Depuis quand on s’est pas vu ?
Carotte : Poil au …
Potiron (Il le coupe) : Apatapatapata ! Ca suffit ! Il faut rester pédagogiquement correct !
Carotte : C’est vrai ! Au fait, qu’est-ce qu’on fait là ?
Potiron : Ben ? T’es pas au courant ? Le scénariste s’est barré avec la caisse et les idées ! On a rien pour ce sketch !
Carotte : Ah, flûte !
Potiron : Faut qu’on trouve un truc ! Si on n’assure pas l’épisode, on va se faire se virer, élaguer même ! On va finir en ratatouille !
Carotte : Poil aux …
Potiron (Il le coupe) : Mais tu vois pas que la situation est un peu critique, là !
Carotte (Air réjoui) : Tu perds ton calme, Potiron !
Potiron (d’un air pas calme) : Je perds pas mon calme ! Je… (Air explicatif) Je suis attentif aux exigences de la direction !
Carotte (Encore plus réjoui) : Oh si ! Tu perds ton calme !
Potiron (Il regarde dans ses poches) : Hé ! Mais, t’as raison ! J’ai perdu mon calme ! Il a dû tomber de ma poche !
Carotte : Attends, je le cherche ! (Carotte et Potiron fouille par terre. Aux ados : « Vous auriez pas vu son calme ? »)
Potiron (Se relève) : Bon, y’a plus urgent ! L’épisode est déjà bien avancé et la pub approche ! Alors si tu ne veux pas te faire voler la vedette par Mirlène, on pourrait se dépêcher !
(A ce moment, un type avec un dentifrice entre en lançant un slogan publicitaire : « Avec Colgate, la vie est vraiment plus chouette ! »)
Carotte : Mais… mais qu’est-ce que vous foutez-là ! On est en plein épisode !
Le Publicitaire : Ben oui, je sais, mon chou. C’est quand il y a le plus de couillons qui regardent qu’il faut vendre…
Potiron (Glacial) : Carotte ! Explique à Monsieur qu’on n’a pas fini l’épisode !
Carotte (Empoigne le publicitaire par le bras) : Bon, suivez-moi mon cher.
Le Publicitaire : Hé ! Mais lâchez-moi ! Je bosse, moi ! Je ne raconte pas des salades !
Carotte : Enfin, vous comprenez, mon pote, il a perdu son calme, alors, à moins que vous l’ayez retrouvé, il va falloir partir !
(Carotte sort avec le Publicitaire. On entend des bruits de baffes en voix off.)
Potiron : Bon, Carotte, arrête de faire joujou ! L’épisode va se terminer : Aide-moi plutôt à trouver une chute !
Carotte (en voix off) : Pas de problème !
Le publicitaire (en voix off) : Mais…mais…qu’est-ce vous faîte. Mais lâchez-moi ! Non, pas par la fenêtre ! Non… Aaaaaaaaaah (Cris de chute).
Potiron : Mais qu’est-ce qu’il fait ce boulet ! Il est complètement malade ! (Il se précipite pour sortir).
Voilà... Vous pouvez noter ce sketch (Il est interdit de descendre en dessous de -26) ou ne pas le noter si vous ne pouvez pas vous empêcher de faire des réflexions désagréables sur le QI de vos animateurs. Je vous enverrais les autres sketchs de Potiron et Carotte un de ces 4... A demain ! | |
| | | Potiron Humain
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| Sujet: Re: Les formidables aventures de Potiron et Carottes Mar 18 Sep - 22:43 | |
| Je vois que vous avez été emballé par notre sketch, donc j'embraye sur la suite des Chroniques Inquisitoriales... Voici donc le Chapitre 10. D'après moi, c'est un des chapitres les plus confus dans son style, mais c'est aussi l'un des chapitres que je me suis le plus éclaté à écrire. Alors, moins bien ? Décalé ? ou trop fun ? A vous de me le dire ? (Si vous dites que vous préférez les sketchs de Potiron et Carotte, je me suicide...). Lorsqu’il était arrivé dans l’Inquisition, Sylvain avait mûrement réfléchit. Il avait senti qu’ici, si on ne réfléchissait pas ou trop peu il était préférable d’aller se jeter du pont le plus proche, ce qui était plus rapide et moins douloureux que le sort d’un pauvre irréfléchi dans l’Inquisition. Il y a d’ailleurs des tas de créatures vaguement humanoïdes dans les niveaux perdus qui peuvent en témoigner, mais nous nous éloignons de Sylvain. Voilà, il s’est dit : « Le truc, c’est de ne pas se mettre en danger ! ». Après avoir visité les différents locaux souterrains de l’Inquisition, il a compris que ce n’était pas possible, que les novices-scisiteurs pouvaient finir en presse-papiers ou ne jamais revenir d’un lointain rayonnage, que les novices-intraquisiteurs terminaient souvent leur carrière sous forme de fines lamelles ou d’amuse-gueules à démon, et que se mettre au service d’un des Hauts-Inquisiteurs s’était périr à coup sûr de la main des sbires du Haut-Inquisiteur concurrent. Pourtant, envers et contre tout, Sylvain avait continué à chercher un boulot sans risque. Paradoxalement, il est risqué de chercher les boulots sans risques. En effet, si on y réfléchit bien, s’il existe des boulots sans risques, immanquablement, le dit boulot est déjà occupé. Or, le fait de chercher un boulot sans risque induit le fait que l’on voudrait l’occuper. Mais s’il est déjà occupé, il y a problème, vous en conviendrez aisément ! Pourquoi donc ? Merci pour la question au fond à gauche… Hum… Et bien parce que l’occupant n’a généralement aucune envie de céder la dite place ! Ce genre d’histoire finit assez souvent, pour au moins un des protagonistes en tout cas, dans le caniveau, la tête ouverte à coup d’objets contondants. Mais nous nous égarons encore : l’emploi 99% sans risques (et ouais, pas 100, on est dans l’Inquisition tout de même !) que trouva Sylvain était le suivant : Geôlier-Bourreau en chef des cachots sombres et humides de l’Inquisition (Le fait qu’ils soient sombres-et-humides est une obligation dû à un label de geôle première catégorie que possède l’Inquisition depuis l’aube des temps… Enfin, depuis longtemps, quoi…). Ce poste de Geôlier-Bourreau était comparable à l’œil d’un cyclone : On y est tranquille, mais les voisins sont bruyants… Dès lors que Sylvain avait avisé cet emploi et décida qu’il serait le sien, l’emploi 99% sans risques sombra au stade 0,004% sans risques (Voir le paradoxe de l’emploi sans risque risqué développé toute à l’heure… Bon sang, vous suivez un peu ou quoi !). Le Geôlier-Bourreau alors en place s’était un peu amollit et il commit l’erreur d’entrer dans la cellule d’un détenu pour lui porter son repas. Un mystérieux coup de vent referma la porte derrière lui : Il y est encore. D’ailleurs, peu de gens le savent, car comment distinguer un Geôlier-Bourreau d’un autre Geôlier-Bourreau : la même cagoule rouge et le même trousseau de clés sont passés de Geôlier-Bourreau en Geôlier-Bourreau depuis des siècles. Il a suffit à Sylvain d’échanger, une semaine après ce regrettable incident, un repas contre la cagoule, et le lendemain, un deuxième repas contre le trousseau de clé pour accéder au poste. Les Hauts-Inquisiteurs ne se posent pas trop de questions, tant que quelqu’un est là pour y faire passer les prisonniers (à la question je veux dire… Jeu de mot, vous voyez… Bon, Ok…). Sylvain dut également tout apprendre sur le tas. Au début, il prenait quelques leçons avec son prédécesseur (tarif : un repas pour un cours), mais à présent, cela faisait un peu plus d’une décennie qu‘il était dans la place, et il n’avait pas pris le temps d’aller revoir son professeur depuis trois ans même pas pour s’assurer de ne pas avoir pris de mauvaises habitudes dans les techniques de tortures. Un de ces quatre, il faudrait quand même qu’il pense à lui descendre tout de même un repas… La technique pour conserver le poste de Geôlier-Bourreau, et accessoirement la vie, était la suivante : lorsqu’on vous confie un prisonnier, on le traite bien pendant les premiers mois, jusqu’à ce que l’on soit sûr que ce n’est pas quelqu’un d’important, et que l’on va venir le délivrer d’un moment à l’autre. Autre règle importante (peut-être la plus importante !) : Lorsqu’un gars, la capuche rabaissé, couvert de crucifix, presque accompagné de petites lettres fluo qui dansent autour de sa tête du genre : « Je suis une grosse huile, si tu fais quoi que ce soit qui me déplaît ta mâchoire servira de pince à linge aux bonnes sœurs du niveau –12. », donc lorsqu’un gars comme ça arrive et demande qu’on libère quelqu’un ou qu’on le conduise à un prisonnier, on le fait tout de suite, et sans piper un mot, même s’il demande le pape en personne*. (*authentique : le pape Pie V termina en effet sa vie dans les cachots de l’Inquisition, contrairement à ce qu’affirme les archives du Vatican.). Or, cette affaire sentait le souffre. Le Geôlier-Bourreau Sylvain l’avait pressenti dès qu’on lui avait emmené ce machin flasque auréolé d’une vive lumière, habillé avec une toge qui faisait lopette et souriant comme s’il était en visite à Disneyland Paris. Or, ces cachots, pour les observateurs attentifs, n’étaient pas à proprement parler Disneyland Paris et c’est pour ça que ça lui avait semblé louche que ce gars couvert d’un sang qui n’était apparemment pas le sien sourie comme ça. Et puis il y avait eut la première huile, le Technoprêtre Simon. Ce gars là faisait froid dans le dos. De l’avis de sylvain, on aurait dit un guerrier grec, mais son instinct l’avertit de ne pas l’ouvrir sous peine de graves ennuis (Des ennuis du genre… devoir répondre à des questions existentielles comme : Y a-t-il une vie après la mort ?). Sylvain avait donc vite conduit le Technoprêtre chez l’emplumé. Mais sitôt débarrassé de la charge que le Geôlier-Bourreau tombe sur l’Archidiacre Lilian et quelques uns de ses tueurs. « Aille ! » pensa-t-il alors. « Que puis-je faire pour monseigneur ? » dit-il pourtant. Lui aussi il voulait voir l’ange graisseux. Inutile de dire que Sylvain ne s’attarda pas sur les lieux après y avoir emmené l’Archidiacre. Le Geôlier-Bourreau préparait déjà des serpillières pour éponger le sang dans la cellule (« La plus belle cellule de l’étage ! J’espère qu’ils ne vont pas me l’abîmer ! ») lorsqu’un groupe patibulaire se présenta à l’entrée. Le cauchemar de Sylvain se réalisait : tous les types à peu près puissants (donc dangereux) de l’Inquisition se retrouvaient réunis dans ses geôles. Le groupe était constitué du défunt Grand Pontife Maître Vicky (« Ben voyons, allez, c’est la fête ! Un macchabée ! »), du Capitaine-Chapelain Jean Valfion des Intraquisiteurs, d’une grande asperge en terre glaise à l’air somnolent (« Mais où achètent-ils ce genre d’horreur ! ? »), d’un démon au corps de feu de trois mètres de haut (« Je ne crie pas ! C’est normaaaal ! Tout est normaaaal ! »), accompagnés d’une dizaines d’autres Intraquisiteurs. Le « Que puis-je pour vous, Votre Sainteté ? » du Geôlier-Bourreau Sylvain était certes un peu tremblant, mais celui-ci tenu le coup, et s’enfuit sans demander son reste lorsque tous ce beau monde entra dans la cellule déjà pleine à craquer. « - Benedicti estis tout le mode ! Salua le Grand Pontife Maître Vicky en entrant. Archidiacre, veuillez demander à vos serviteurs de sortir d’ici, Technoprêtre, lâchez ce Sniper (je vous l’ai déjà dit, on ne tire pas de près avec ces machins là !), et écoutez-moi ! » En une demi-seconde les visages de l’Archidiacre et du Technoprêtre passèrent de la position « On-lui-avait-pas-réglé-son-compte-à-celui-là ? » à la position « Oh-quelle-heureuse-surprise-que-je-suis-content-de-revoir-mon-Grand-Pontife-Bien-Aimé ! ». Comme personne ne s’occupait du démon Jaspar Satanas, celui-ci se mit à manger l’un des Intraquisiteurs présent sous les regards soulagés des autres, heureux de ne pas avoir été choisis. Histoire de calmer un peu leur joie, Raphy le Golem décida qu’il avait besoin d’un bras de l’un d’entre eux qu’il arracha pour se gratter le dos. « Grand Pontife ! S’exclamèrent en même temps le Technoprêtre et l’Archidiacre. Vous êtes vivant ! Réjouissons-nous ! Joie ! Allégresse ! - Allez la Grèce, fit Raphy le Golem. » Fort heureusement, personne ne l’entendit dans le silence assourdissant qui suivit cette remarque. « - Ouais, fit Maître Vicky avec un iceberg dans la voix, Merci ! Cet accueille me touche beaucoup, mais nous n’avons pas de temps à perdre, car il faut agir ! Les temps de la prophétie arrivent… » To be continued | |
| | | Archy Clampin
Messages : 3 Date d'inscription : 08/09/2007
| Sujet: Re: Les formidables aventures de Potiron et Carottes Sam 29 Sep - 19:14 | |
| † Extra Rogum ‡ Nulla Salus † Je sens un petit relâchement de la part de Vicky, je me permet donc, pour assurer la continuité de la narration, de poster la chapitre 11 de l'épique chronique. - Maître Vicky, ex-Pontife de la Sainte Inquisition, a écrit:
- Un long couloir. Sur le sol, un tapis rouge qui s’étend sur le sol comme une traînée de sang. Les murs sont sobres et blancs et à espaces réguliers sont accrochés des lampes de métal sculptées en forme de chimère et autres démons grimaçants. Deux personnages marchent l’un derrière l’autre. Leurs pas résonnent et l’écho rebondit de mur en mur jusqu’à devenir une cacophonie insupportable. Un golem immense ferme la marche. Il a un air à demi endormi, les cheveux ébouriffés et il baille fréquemment. Il manque à chaque pas de marcher sur sa bure. Devant, un homme plus petit, au visage impassible. Il porte des lunettes noires qui reflètent le couloir interminable. Ses habits sont riches et étoffés. A chaque pas, le chapelet de crucifix et autres signes religieux qu’il porte au cou produit un son cristallin.
Enfin, ils parviennent au bout du couloir où se tiennent deux hommes en toges blanches. Ils paraissent garder une porte en chêne massif côtés de laquelle il se tiennent, chacun d’un côté. Des cernes se lisent sur leurs visages. Leurs regards bovins se posent sur les arrivants, qui, pour atteindre la porte doivent passer entre deux plaques détecteur de métaux. Maître Vicky s’y engage d’un pas sûr, suivit de près (autant que lui permettent ses réflexes…) par Raphy le Golem. Sitôt que le Grand Pontife a passé le détecteur que l’alarme de celui-ci se déclenche bruyamment. L’un des deux hommes en toge blanche, le plus gros, s’avance vers l’homme aux lunettes noires, un détecteur de métaux portable à la main. « - Veuillez vous défaire de tous les objets métalliques que vous avez sur vous, dit-il d’une voix monocorde et blasée. » Maître Vicky ne réponds pas, le visage gras de l’homme se reflète dans ses verres teintés. Le Grand Pontife ouvre son manteau, découvrant une dizaine d’armes à feu accrochée dans les pans intérieurs. Les deux toges blanches étouffent un juron et plonge leurs mains dans leurs poches intérieures. Mais ils n’ont pas le temps de finir leur geste que deux balles explosives de P38 leur perforent le thorax. Impassible, Maître Vicky regardent ses armes encore fumantes et les jette avec désinvolture derrière son dos. Puis il fixe la lourde porte en chêne et fait un signe à son golem. Raphy projette son pied et celle-ci vole en éclat. Maître Vicky et le Golem déboulent dans la pièce, l’arme au point. Celle-ci à la taille d’un amphithéâtre, une centaine d’individus en toges et cagoules blanches sont assis sur des sièges en demi-cercle autour d’une estrade sur laquelle gesticule un homme tout en noir brandissant une torche et soulignant son discours par des gestes saccadés. Brandissant vers l’assistance deux magnums menaçants, Maître Vicky prévient d’une voix de stentor : « - On reste calme ! Tout le monde lève les mains en l’air ! Si vous restez immobile, tout se passera bien ! » Tous les capuchons blancs se retournent et regardent le Grand Pontife, le regard vide de compréhension. Maître Vicky soupire et se tourne vers le Golem. « - Raphy, clarifie la situation s’il te plait : Traduction pour ses messieurs. - A vos ordres GP, répond Raphy le Golem. - Je préfère « Grand Pontife », reprends l’intéressé. » Hélas, c’est trop tard : Raphy le Golem s’est déjà rué en avant et rugit en agitant sa kalachnikov dans tous les sens : « - Maintenant, au prochain connard qui se permet de frémir, c’est l’exécution sommaire pour tout le monde ! »
Ecran noir : Musique de Pulp Fiction, Misirlou
Extrait du livre : « De Satanis Mysteriis » par Benoît Brûlant Selon la position de Jupiter lors du troisième décant de la cigogne enragée, ainsi que grâce aux voluptés apportées par l’alcoo… euh, la prière, moi Benoît Brûlant, à qui St Eléphant Rose est apparu en rêve, je prédis qu’en l’an de grâce 2004, le Conseil de Présidence du Paradis votera l’invasion militaire et radicale de la Terre par les légions célestes et cela, dans le but avoué…
« - …d’avoir la paix ! » La voix de dieu remplissait littéralement la salle du conseil divin. Les archanges étaient soudainement très intéressés par leur ongles : ils n’avaient jamais remarqué à quel point ceux-ci pouvaient être riches en découverte et… « - Soyez plus cool, Papa, osa murmurer Jésus qui pour la première fois avait amené son narghilé au conseil, à la grande joie de St Daniel qui n’était d’or et déjà plus présent. Je vous ait toujours dit que vous étiez un peu vieux jeu et soupe au lait ! » Suivit un long silence entrecoupé des paris que faisaient les archanges au sujet du pauvre jésus qui regrettait déjà sa témérité. Il fit une œillade discrète St Pierre dans l’espoir secret que « le vieux rattrape ce bad-trip ». Le gardien du paradis rehaussa ses lunettes, inspira un grand coup et se risqua à braver la colère divine. « - Ne pensez-vous pas, Patron, que cela pourrait être risqué ? L’enfer risque de s’en mêler, sans parler de toutes les créatures fantastiques vivantes à l’ombre des humains que nous auront à affronter. Je sais que… » St Pierre fut brutalement (et très impoliment) coupé par St George qui se dressa sur sa chaise. Ce dernier était très bronzé, blond, les cheveux long, le sourire à 500 balles, possédait une musculature imposante et portait un pantalon en treillis militaire et un tee-shirt portant l’inscription « I hates dragons ! ». « - Je pense que notre Président-directeur Général a tout à fait raison ! Commença-t-il. » Des bruit de salive et succion furent audibles dans la salle, mais St George continua : « Cette guerre est à mon avis tout à fait justifié ! nous avons la preuve que la Terre possède des armes de destruction massive et… » Ce fut à son tour d’être coupé par une claque divine et magistrale. Apparemment la goutte d’eau avait fait débordé le divin vase. « - Mais qu’est-ce qu’il bave celui-ci, tonna Dieu qui se tourna ensuite vers St Pierre et Jésus qui avaient eu la naïveté de se croire oubliés. Petit 1 : La direction directe de la Terre sera plus lucrative : au Moyen Age, ça pouvait encore passer, on déléguait le boulot au Pape et aux évêques ! A l’époque, les gens priaient et se la fermait ! C’était le bon temps ! Maintenant, plus moyen de rien faire : on est représenté par des vieux qui bafouille à propos de préservatifs ! Petit 2 : Du côté de l’enfer, on ne risque rien. Ces crétins sont incapables d’organiser une action groupée depuis qu’ils ont virés le Diable de son poste qui est d’ailleurs à présent, je vous le rappelle, exilé chez nous avec le statut de réfugié politique (plusieurs archange se retournèrent pour regarder en bout de table ledit Diable qui prenait des notes sur un calepin, gêné d’être ainsi au centre de l’attention générale). Dans les royaumes infernaux, c’est comment dire… le bordel ! Des luttes de pouvoirs entre les principaux démons, comme Satan (et oui, ce n’est pas le même démon que le Diable !), Patacoufin ou Jaspar Satanas. Quant aux créatures fantastiques de la Terre, vous ne vous inquiétez pas, elles ne feront pas le poids ! Un bon coup de dératiseur, et plus d’Abominable Homme des Neiges, au revoir monstre du Loch Ness, Vampires, Loups-garous, sorcières et autres morts-vivants ! Vous voyez, St Pierre, plus de problème ! - Vous avez oublié l’Inquisition, Patron, persista le saint barbu. Vous savez, l’espion que nous leur avions envoyé à été capturé, mais d’après ses dernières informations, ils auraient pris connaissance de la prophétie du « De Satanis Mysteriis ». - Aucun danger, je vous dis ! Ricana Dieu. Ils sont toujours en train de s’en mettre sur la figure entre eux. Et quand bien même, comment pourraient-ils…
...réunir dans une urne d’argent massif dérobée des mains d’un homme d’Eglise dans une cathédrale le sang des dix plus grands fanatiques de la Terre, et le porter sur le Tombeau de St Clémentin lorsque sonneront les douze coups de minuits par une nuit de quart de lune.
Maître Vicky et Raphy le Golem quittèrent l’amphithéâtre. Les beaux sièges aux coussins de velours étaient maculés de sang. Une centaine de cadavres troués jonchaient le sol et décoraient murs et plafond. La tête du Grand Gourou reposait sur le parquet. Le Grand Pontife avait pu y prélever un peu de sang qu’il avait versé dans la coupe en argent massif… † Bénédictions à toutes & tous, L'archidiacre | |
| | | Potiron Humain
Messages : 24 Date d'inscription : 03/09/2007 Localisation : Irigny
Feuille de personnage Nom du personnage: argent possédé:
| Sujet: Re: Les formidables aventures de Potiron et Carottes Mer 2 Jan - 23:48 | |
| Pour fêter mon retour, voici à votre disposition un épisode hors-série des Chroniques Inquisitoriales que j'ai écrit il y a fort longtemps en l'honneur de l'anniversaire de ce grand fourbe d'Archidiacre L. Il est dans une veine plus sérieuse que les autres, mais on sait jamais, ça peut vous plaire :
Le bras écrivait lentement. La plume traçait soigneusement de grandes lettres rouges effilées avec précision, douceur et fermeté. Le grattement produit par le frottement sur le parchemin résonnait insidieusement dans ce lieu hors du temps qu’était l’antre de l’Archidiacre Inquisiteur L***. Des colonnes puissantes mais fine de style gothique soutenait un plafond aux arcs fendus, orné de bas reliefs qui illustraient des passages de la Bible. Des tentures aux teints fats couvraient les murs, plus pour dissimuler les multiples portes dérobées que pour compléter une décoration qui se voulait aussi sobre que pieuse. La salle était exclusivement éclairée par des cierges, nichés dans le moindre interstice. Ils projetaient une lueur blanchâtre sur les sévères statuts dont les regards menaçants fixaient l’entrée de cette cathédrale souterraine. L’Archidiacre cessa son ouvrage. Sa large manche de bure fut rejetée sur son poignet lorsqu’il piqua sa plume de corbeau dans son encrier en ivoire, peint aux couleurs de l’Inquisition. Il gardait son visage dans l’ombre d’un lourd capuchon d’une humble toile de qualité. On distinguait pourtant ses traits maigres et tirés ainsi que son air implacable. Plaçant ses bars sur les accoudoirs de son fauteuil de bois noir, il se teint ainsi, droit dans l’obscurité, semblant attendre que quelque chose advint. Comme en réponse à la patience muette de l’Archidiacre, la pesante double porte de la salle s’ouvrit en grand et quatre hommes entrèrent d’un pas décidé dans le sanctuaire. De son œil perçant, l’Archidiacre L*** vit les corps de ses disciples gisant sur le pavé froid de la pièce adjacente. Son immobilité se fit de marbre et sa colère se traduisit dans ses yeux par un imperceptible tressaillement, signe avant-coureur d’un courroux que seul la mort pourrait apaiser. Les quatre intrus marchèrent avec un rythme saccadé jusqu’au centre de la cathédrale. Puis, comme contaminé par le stoïcisme de l’Inquisiteur, ils s’arrêtèrent en ligne dans une posture hostile. Toujours impassible, l’Archidiacre L*** les toisa du haut de sa chère. Ses yeux était comme deux globes de glace aux pouvoirs perforateurs qui percutèrent chacun des envahisseurs de plein fouet. L’Inquisiteur les examina avec attention, à l’affût de leurs faiblesses. Le meneur du groupe se tenait au centre. Son âge était indéfinissable, mais ses tempes étaient déjà grisonnantes, ses mains couvertes de cals et son visage buriné par le passé. Vêtu de cuire sombre des pieds à la tête, une cape noire était jetée sur son dos. Mais le plus étrange dans ce personnage était son front, marqué d’un tatouage en forme de pentacle au centre duquel l’homme avait été marqué au fer rouge d’un « V » majuscule. L’Archidiacre identifia immédiatement un sort de sujétion, emprunté aux rites des chamans mongols. D’après sa posture et l’épée qui pendait sur son côté droit, l’homme avait dû être un guerrier, peut-être un brillant officier Intraquisiteur dont l’ambition l’avait mené à sa perte. Il était à présent l’esclave obéissant de « V ». A ses côtés, se trouvait une créature repoussante. Son corps était recouvert d’écailles poisseuses qui suintaient d’un liquide glauque. Entièrement nu, le monstre, la tête baissée, caressait ses griffes jaunâtres avec un sourire obscène. Cette abomination était courbée, mais ces yeux globuleux et phosphorescents trahissaient un visage torturé, difforme aux accents hideux. De temps à autre, une goutte glissait sur les commissures de ses lèvres desséchées pour tomber dans un bruit mate sur la pierre lisse. Visiblement, cet être dégénéré était un mutant des niveaux perdus, drogué à mort pour le rendre à la fois plus docile et amplifier dans le même temps sa soif de sang. Campé sur ses jambes musclés, un jeune homme fixait l’Archidiacre avec une haine presque palpable. Son attitude était celle du félin avant la curée. Son visage à la texture de pêche, doux et fin contrastait avec ses yeux dont les pupilles rouges étaient imprégnées à saturation d’un dangereux désir de pouvoir avide et pressant. La détermination qui émanait de lui rendait sa mâchoire carrée. Il était la personnification même d’une ambition démesurée qui ne pouvait lui offrir autre chose qu’un destin d’instrument entre les mains d’un manipulateur habile. Entre ses mains se trouvait une kalachnikof qu’il tripotait nerveusement. L’Archidiacre l’identifia comme l’un de ces trop nombreux fougueux novices qu’un orgueil enflé allié à une inexpérience stupide transformait en machines à tuer inconscientes et suicidaires. Le dernière homme se tenait à l’écart des autres et on avait peine à le distinguer parmi les ombres. Il était entièrement vêtu de soie noire et mauve. A sa ceinture pendaient un nombre impressionnant d’ustensiles coupant et tranchant dont la moindre extrémité promettait une lente agonie par les affres du poison. Il s’agissait d’un assassin, d’un mercenaire rôdant dans les couloirs de l’Inquisition, vendant ses services aux plus offrants. S’il se tenait là, c’est qu’une bourse lourdement chargée avait changée de main. L’Archidiacre Lilian nota qu’un tel adversaire ne combattrait pas jusqu’à la mort. S’il sentait sa propre vie menacée, il fuirait sans demander son reste. L’Inquisiteur s’était levé, mais tel un spectre méprisant, il n’avait pas cessé de fixer les intrus de sous l’ombre qui recouvrait sa face. Le combat était imminent, mais cela lui semblait indifférent. Ne pouvant soutenir un seul instant de plus ce silence oppressant, le jeune novice aux pupilles rouges se précipita en avant sans que ces compagnons ait pu le retenir. Il éclata d’un rire dément mal assuré, empoigna sa kalachnikof à deux mains et fit mine de vouloir tirer. La main de l’Archidiacre effleura un rebord de sa table et le sol s’ouvrit sous les pieds du tireur. Il voulut crier, mais une boule de salive coinça sa gorge. Quelques coups de feu fusèrent en l’air de son arme qu’il serrait avec l’énergie du désespoir. Il se retourna à demi à l’instant de sa chute, le regard plein de détresse. Il ne reçut en échange de la part de ses compagnons que des regards de mépris ou d’indifférence. En une fraction de seconde, il disparut dans le trou béant sur des enfers souterrains de lave et de ténèbres. Sans même s’être concertés du regard, les trois autres tueurs agirent de front. L’assassin sortit de son col une sarbacane de bambou, et disparut soudainement de la vision de l’Archidiacre. Le mutant fit mine de s’accroupir et bandant les muscles puissants de ses cuisses, il se projeta au plafond avec un grognement gutturale inhumain. Le meneur, lui, dégaina, et se dégourdi le poignet en testant quelques bottes dans le vide devant lui. Il entama ensuite une marche prudente mais implacable vers la chère de l’Inquisiteur. Celui-ci respirait avec lenteur et assurance. Soudain, ses paupière s’ouvrirent. D’un instant à l’autre, il s’était propulsé dans les airs, sa toge de bure flottant autour de lui comme la parure de l’aigle lorsqu’il passe devant l’astre solaire. Le meneur, pensant que cette attaque lui était destiné se mit en garde et se prépara à subir l’assaut. L’Archidiacre, après un court moment en stationnement dans les airs fondit sur sa proie comme le rapace. Il tendit sa main devant lui et agrippa à la gorge un invisible adversaire qui se terrait à la base d’une des colonnes. Les vertèbres cervicales de ce dernier craquèrent sinistrement dans toute la salle. Une voix étouffée supplia, mais telle un courant d’air, s’évanouit comme elle était venue. La poigne de l’Archidiacre fut encore agité de quelques spasmes de convulsion. Il y mit fin en tirant à lui un des sabres de l’assassin qu’il lui plongea dans le ventre. Le mercenaire émit un dernier vain gargouillis, et son cadavre étripé tomba du plafond pour venir épouser le pavé. L’Archidiacre ne put reprendre son souffle car la créature écailleuse qui s’était rapproché par bonds successifs de colonne en colonne lui se rua sur son dos, lui labourant la nuque de ses griffes acérées et s’accrochant à ses côtes par les excroissance adhérante qu’il possédait à ses pieds. Par un ultime réflexe de survie, l’Archidiacre lança ses bras derrière lui, ses mains tâtonnèrent et trouvant le coup du monstre, l’Inquisiteur le bloqua dans l’étau de sa force. Le mutant fut étranglé en quelques secondes, s’épuisant inutilement en vagissements haineux et autres borborygmes inarticulés. Lorsque l’Archidiacre Lilian le lâcha enfin, il était mort. Son corps roula rejoindre le cadavre de l’assassin sur le pavé froid. Soucieux d’en finir au plus vite, l’Inquisiteur sauta prestement sur le sol et s’empara d’une des armes de l’assassins. Assez rapidement pour parer précipitamment la première attaque du spadassin. L’Archidiacre simula un déséquilibre dû à la vitesse de l’attaque adverse. Croyant en avoir terminé, l’homme marqué du « V » découvrit son flanc pour asséner le coup fatal, mais fut surpris par la lame de l’Archidiacre que pénétra son thorax, se faufilant entre ses côtes, brisant certaines d’entre elles au passage. D’abord incrédule, l’homme baissa son bras armé. Il regarda avec hébétement l’Archidiacre lorsque celui-ci extirpa son épée de la faille béante qu’il avait trouée dans le corps de son adversaire. L’homme toucha sa blessure, ramena à ses yeux sa main couverte d’un sang écarlate qui se propageait sur l’avant-bras. Enfin, comme s’il avait été convaincu par cette dernière preuve de sa mort, il poussa un soupir de soulagement et s’affaissa. L’Archidiacre Inquisiteur Lilian jeta son arme par terre, toisa une dernière fois les cadavres encore chauds de ses ennemis et retourna à son travail. | |
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| Sujet: Re: Les formidables aventures de Potiron et Carottes | |
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